La Côte-Nord redouble d'efforts dans le but de contrer l'exode des 15 à 29 ans.

La Conférence régionale des élus (CRE) de la Côte-Nord, le Forum jeunesse de la Côte-Nord, Emploi-Québec et l'Agence de santé et de services sociaux mettent de l'avant la stratégie 3R. Cette entente met l'accent sur le retour des jeunes sur la Côte-Nord, le rayonnement et le renforcement de l'identité régionale.

Les partenaires injectent 1,45 million de dollars dans cette entente triennale.

Leur premier défi sera de doter la région d'une image de marque afin de convaincre les jeunes d'y rester, indique Josée Parisée, coordonnatrice du Forum jeunesse de la Côte-Nord. Une firme de communication a été mandatée pour faire ressortir une vision commune, un slogan "qui deviendra notre signature", souligne Mme Parisée.

En ce qui concerne le retour des jeunes dans la région, le Forum jeunesse travaillera de près avec les Carrefours jeunesse-emploi ainsi que les institutions d'enseignement, par exemple les commissions scolaires et les cégeps.

Objectif : mieux suivre les jeunes pendant leurs études. En gardant ainsi contact avec eux, il sera plus facile de leur proposer des emplois.

"Malgré la présence de programmes collégiaux, de formations professionnelles et de certains cours universitaires, les jeunes quittent la région pour compléter leurs études ou pour trouver un premier emploi", dit Mme Parisée.

En plus d'élaborer un plan d'action, le Forum jeunesse évalue certains programmes de main-d'oeuvre.

Par exemple, le Centre de santé et de services sociaux de Manicouagan accorde déjà des bourses aux employés pour les convaincre de rester dans la région.

"Sur la Haute-Côte-Nord, à Forestville, les intervenants locaux veulent créer un programme pour mieux accueillir les nouveaux arrivants", précise Mme Parisée.

Appel aux entreprises

À moyen terme, les partenaires souhaitent que les entreprises privées participent à l'entente 3R. "Nous menons des démarches en ce sens auprès des principaux employeurs de la région", dit Mona Robinson, conseillère en développement de la main-d'oeuvre d'Emploi-Québec.

Le président de la CRE, Georges-Henri Gagné, qualifie la démarche d'"importante".

"Compte tenu des nombreux départs à la retraite au cours des prochaines années et des projets dans le secteur des ressources naturelles, il faut s'assurer que nos entreprises embauchent une main-d'oeuvre de qualité", souligne M. Gagné.

Bien que l'exode de sa population ait diminué depuis la crise du fer des années 1980, la Côte-Nord affichait, en 2007-2008, le pire taux net de migration interrégionale au Québec, à - 0,95 %, après Montréal, à - 1,16 %.

La Côte-Nord est surtout touchée par l'exode des jeunes, les 15-29 ans, tandis que les 30-34 reviennent s'y installer, souligne Mme Parisée, également présidente de la Jeune chambre de Manicouagan.

Selon l'Institut de la statistique du Québec, le solde migratoire interrégional était négatif de 382 personnes parmi les 15-29 ans en 2007-2008. Par contre, le bilan migratoire chez les 30-34 ans était neutre.

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