«Le meilleur moyen de battre le TSX est de ne pas lui ressembler du tout» - Stephen Takacsy, chef des investissements, Gestion d'actifs Lester

Publié le 17/08/2013 à 00:00

«Le meilleur moyen de battre le TSX est de ne pas lui ressembler du tout» - Stephen Takacsy, chef des investissements, Gestion d'actifs Lester

Publié le 17/08/2013 à 00:00

Quelle est la stratégie pour votre porfeuille d'actions canadiennes, qui est assez éclectique ?

Nous croyons que la meilleure façon de dépasser l'indice de Toronto est de ne pas lui ressembler du tout. Un noyau de 35 % de notre portefeuille d'actions canadiennes se compose de grandes sociétés à dividendes, qui procurent des revenus réguliers, mais nous obtenons nos meilleurs rendements avec les plus petites sociétés moins suivies par les analystes telles que Sirius, Wi-Lan et Andrew Peller, par exemple. Les sociétés de ce type ont plus de chances d'être mal évaluées par le marché, tandis que les sociétés phares sont par définition surachetées ou surévaluées.

Le fait d'avoir peu de producteurs de matières premières vous a bien servi entre avril et juin. Continuez-vous d'éviter les ressources ?

En principe, nous n'aimons pas cette industrie, parce que les producteurs n'ont aucun contrôle sur les prix de leurs produits, ce qui les rend volatils et risqués. Nous avons une raison de plus de les éviter actuellement : le ralentissement de l'économie chinoise s'installe et la Chine étant un acheteur important de nos ressources, cela réduit la demande auprès de nos producteurs. Ce ralentissement pourrait aussi mettre à l'avant-plan l'énorme problème des prêts douteux des banques chinoises, qui sommeille toujours. De toute façon, il y a de bien meilleures occasions ailleurs.

Où sont ces occasions de placement ?

Nous sommes des investisseurs opportunistes. Plusieurs titres ont flanché avec la remontée des taux en mai et en juin et sont attrayants à long terme. La croissance des économies américaine et mondiale restera trop lente et la surcapacité de production à l'échelle mondiale est encore trop présente pour provoquer une remontée en flèche des taux, à notre avis. Parmi les fonds de placement immobiliers, PlazaCorp, RetroCom et Northwest Health sont moins chèrement évalués que les fonds de plus grande taille. Même si les taux montent, ces fonds procurent une distribution durable, car ces propriétaires immobiliers augmentent leurs loyers et se refinancent encore à moindre coût. Parmi les fournisseurs d'électricité renouvelable, qui versent des distributions intéressantes, nous aimons la croissance qu'obtiendront Innergex énergie renouvelable et Algonquin Power & Utilities de leurs nouveaux projets. Les fournisseurs d'électricité Fortis et Emera sont aussi encore intéressants. C'est normal de payer le prix fort pour une entreprise capable de verser un dividende de 3 à 5 % par année et de l'augmenter de 3 à 5 % par année.

Shoppers est le dixième de vos placements à se faire acheter depuis 2011. En voyez-vous d'autres ?

Il faut d'abord que le placement tienne grâce à ses qualités propres. Grâce au versement de dividendes, on est aussi payés pour attendre. Si on suit la logique de la consolidation des médias et des télécommunications, Corus devrait être achetée par Shaw, Manitoba Tel par Telus ou BCE, Bell Aliant par BCE, Asian Television par Rogers, Shaw ou BCE, éventuellement. FP Newspapers pourrait être acquise par Torstar, Glacier Media ou Transcontinental. Enfin, Québecor pourrait fermer le capital de Groupe TVA.

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Ratio cours-bénéfices réalisés que Stephen Takacsy juge approprié pour une entreprise en croissance exigeant peu de dépenses en capital.

CV

Ancien chef de la direction financière du producteur de films Malofilm dans les années 1990, Stephen Tackacsy s'est joint à Gestion d'actifs Lester en 2006.

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