Le froid canadien fait vendre en France


Édition du 08 Février 2014

Le froid canadien fait vendre en France


Édition du 08 Février 2014

Les marques de manteaux conçus pour le grand froid, Canada Goose et Nobis, ainsi que le fabricant de bottes d'hiver Sorel connaissent une belle croissance en France.

Les ventes des parkas Canada Goose y ont été multipliées par six en cinq ans. Le pays de la haute couture représente le plus gros marché européen de l'entreprise torontoise. Et, en 2010, l'entrée des bottes Sorel chez Colette, un des magasins les plus branchés de Paris, s'est soldée par une rapide rupture de stock.

Pourtant, en janvier à Paris, il fait en moyenne cinq degrés. «Le froid est quelque chose de très relatif», affirme Dani Reiss, pdg de Canada Goose.

C'est la volonté de se protéger du froid qui amène les consommateurs français à s'équiper de parkas et de bottes venues du Canada. «Je voulais avoir chaud», avance spontanément Abel, un parisien de 22 ans, pour expliquer sa décision d'acheter un manteau Canada Goose en 2010.

Claude Fazel, copropriétaire du magasin Ken Claude, le constate au quotidien. «Les gens veulent ce qu'il y a de plus chaud et se disent que, si c'est fait pour le Canada, c'est fatalement chaud», dit celui qui est le plus important revendeur de Canada Goose en France. Certains samedis, son magasin parisien est tellement achalandé que M. Fazel doit demander à des clients de patienter dehors.

Aux yeux des Français, les Canadiens sont les spécialistes du froid. C'est pourquoi ils font confiance à Nobis, à Canada Goose et à Sorel, même si ces deux dernières marques ne sont plus officiellement canadiennes. En 2000, Sorel a été rachetée par le groupe américain Columbia Sportswear, et le fonds d'investissement américain Bain Capital vient de prendre le contrôle de Canada Goose en décembre.

«Les bottes Sorel sont devenues des références antifroid», affirme François-Régis Getti, dont les ventes du modèle Caribou dans sa boutique parisienne augmentent de 10 % à 12 % chaque année. L'allure canadienne des produits Sorel, Nobis et Canada Goose plaît également aux Français. «Les clients aiment le fait qu'il y ait de la fourrure de coyote», assure Mohand Haddar, dont les huit modèles de manteaux Nobis qu'il distribue à Paris ont tous beaucoup de succès.

Au final, ces marques sont synonymes de qualité, de fiabilité et d'authenticité. Autant de qualités dont les Français sont à la recherche présentement et qui sont cataloguées comme canadiennes, selon une étude de l'agence CH&C. «En temps de crise, on veut se rattacher à quelque chose d'authentique», dit Philippe Holl, cofondateur de cette agence de communication franco-canadienne.

M. Reiss met également en avant cette dimension authentique pour expliquer la réussite de Canada Goose en France. «C'est un pays qui accorde de l'importance au patrimoine et à l'histoire», dit celui dont les produits sont entièrement fabriqués au Canada depuis 1957.

Le succès français des marques venues du froid canadien traduit aussi un certain snobisme. «Les gens rentrent leur pantalon dans leurs bottes pour montrer que ce sont des Sorel», raconte M. Getti.

Les parkas Nobis se vendent jusqu'à 1 750 $ en France, soit 50 % de plus qu'à Montréal. Quant aux marques Sorel et Canada Goose, elles sont en moyenne 30 % plus chères qu'au Québec.

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