Guy Saint-Pierre Diriger, c'est rallier ses troupes

Publié le 29/01/2011 à 00:00, mis à jour le 03/05/2011 à 17:07

Guy Saint-Pierre Diriger, c'est rallier ses troupes

Publié le 29/01/2011 à 00:00, mis à jour le 03/05/2011 à 17:07

On va pouvoir commencer vers six heures et demie et à neuf heures le soir, il faut que ce soit terminé. Ce qui me frappait, c'est que 10 000 hommes savaient exactement ce qu'on attendait d'eux et ce qu'ils pouvaient faire pour la victoire. Et quand je suis arrivé dans le privé, j'ai été étonné de constater que les communications étaient moins bonnes que dans l'armée !

R.V. - Sans blague ? Parce qu'on a l'impression que c'est beaucoup plus hiérarchique et que tout le monde obéit sans questionner - et je précise que vous êtes allé dans l'armée, entre autres, parce que ça vous a permis de faire vos études, au départ.

G.S.-P. - Oui. Si vous voyez que l'un de vos soldats a des problèmes, vous le faites venir à votre bureau pour lui demander ce qu'il a, pourquoi il a l'air de moins bonne humeur qu'avant, pour ensuite apprendre, peut-être, que sa femme l'a laissé, qu'il ne sait pas quoi faire de ses enfants... Vous devenez très près d'eux, et eux deviennent assez près de vous.

Parler au boss

R.V. - Transposons ça au milieu des affaires, dont il sera question maintenant, parce que vous y avez passé l'essentiel de votre carrière. Est-ce que cette habileté que vous venez de mentionner, la communication, fait partie des atouts qu'un dirigeant d'entreprise, qu'un leader doit posséder ?

G.S.-P. - Oui. Évidemment, il faut travailler fort. Mais il y a deux points qui m'ont toujours frappé et que j'ai tenté de mettre en pratique. D'abord, il faut être capable d'anticiper l'avenir et savoir ce que ça signifie pour votre entreprise. Peut-être que les concurrents ne seront pas les mêmes, peut-être que tout sera bouleversé à cause de la technologie.

Le deuxième point très important, ce sont les communications avec tous les employés. Je vous rappelle, quand je suis entré à SNC, les temps étaient difficiles. En 1988, SNC avait perdu 27 ou 30 millions de dollars, et je me suis joint à l'entreprise le 1er janvier 1989. Il m'est venu une idée, je ne sais même pas où je l'ai prise, de demander à la direction du personnel d'inviter une quinzaine de personnes de tous les niveaux, même celles qui venaient d'être embauchées pour la distribution du courrier. La lettre d'invitation disait à peu près ceci : " Le président aimerait vous rencontrer à sept heures pour un café et un muffin. Il y a deux points qui l'intéressent : qu'est-ce que l'on peut faire pour rendre votre vie professionnelle plus intéressante, et qu'est-ce que l'on peut faire collectivement pour être un concurrent plus féroce et gagner dans le monde d'aujourd'hui. " Et vous seriez surpris de tout ce que j'ai appris dans ces occasions. Après, quand je reparlais à des vice- présidents qui me mentionnaient que tout était parfait dans leur division, je pouvais leur dire : " Écoutez, moi, ça fait quatre ou cinq personnes qui me parlent de tel ou tel point... " Et je rends hommage à Jean-Paul Gourdeau [son prédécesseur], qui était là en 1988. Il a sans doute fait le ménage qui devait être fait quand on perd beaucoup d'argent.

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