DivineOlive veut faire du Québec un exportateur d'huile d'olive

Publié le 04/02/2010 à 14:00

DivineOlive veut faire du Québec un exportateur d'huile d'olive

Publié le 04/02/2010 à 14:00

Le marché américain recèle un grand potentiel. Photo : Bloomberg

La météo de février nous rappelle que le Québec n'a rien du climat méditerrannéen. Toutefois, nos froids sibériens n'arrêteront pas Mohammed Boujra, qui veut faire du Québec un exportateur d'huile d'olive.

Cet immigrant d'origine marocaine commercialise au Québec depuis 2005 une huile d'olive extra vierge pressée à froid produite à Sefrou, dans son pays natal. D'ici cinq ans, il espère écouler 40 % de ses bouteilles d'huile d'olive aux États-Unis, un marché qui recèle un grand potentiel.

Comment l'idée lui est-elle venue ?

Mohamed Boujra a quitté son Maroc natal à 18 ans pour étudier la comptabilité en France. En 1997, il fait un voyage au Québec et tombe sous le charme. Trois ans plus tard, après avoir vécu sept ans en France, il s'installe au Québec. Fils et petit-fils de producteurs d'huile d'olive, il pense qu'il lui sera plus facile de réaliser son rêve de vendre le liquide doré aux Canadiens anglais et aux Américains à partir du Québec que directement du Maroc.

Il obtient ses équivalences de comptable agréé et se joint au cabinet Mazars Harel Drouin, de 2003 à 2005. Entre-temps, alors qu'il suit des cours, il rencontre Véronique Tougas, vice-présidente finances du constructeur de camions blindés Cambli, de Saint-Jean-sur-Richelieu, qui devient sa conjointe. L'homme de 43 ans fonde DivineOlive en 2005 et réalise son rêve de devenir entrepreneur.

" Mon père a une approche très traditionnelle de la production. Dès le départ, mon idée était de la moderniser et d'améliorer le produit ", raconte M. Boujra.

Améliorer le produit.

Pas question cependant de moderniser la culture proprement dite. " Il existe maintenant des moyens mécaniques de récolter l'olive, mais c'est un fruit fragile et les outils peuvent l'abîmer. Une olive endommagée s'oxyde rapidement, explique M. Boujra. C'est pourquoi nous continuerons de récolter les olives à la main, même si cette méthode requiert beaucoup de main-d'oeuvre. "

Par contre, il a convaincu son père de changer son vieux moulin électrique à trois meules de pierre pour un moulin en acier inoxydable, plus efficace et plus hygiénique parce que les olives n'entrent pas en contact avec l'air.

La commercialisation.

La propriété des Boujra à Sefrou produit 100 000 bouteilles de 500 ml par an, vendues au détail environ 20 $ chacune. La totalité de la production arrive dans des barils de 120 litres et est embouteillée dans le garage du couple Boujra-Tougas, à Saint-Jean-sur-Richelieu.

L'entrepreneur s'occupe lui-même de la distribution dans des épiceries fines et de grandes épiceries. De 80 à 100 établissements, en tout. " Je veux maintenir le contact avec mes clients, dit-il. Je m'attaque maintenant au marché de New York. " Cet État représente 43 % du marché américain de l'huile d'olive.

Dans cinq ans. Chaque année, des oliviers sont plantés sur la terre des Boujra. La famille en plantera jusqu'à 1 000 au cours des prochaines semaines, qui s'ajouteront aux 1 200 oliviers déjà en culture. Les Boujra achèteront d'autres terres pour accroître leur production. Il faut 10 ans pour qu'un olivier produise 20 kilos d'olives; à sa pleine maturité (30 ans), il en produit annuellement 150 kilos.

M. Boujra prévoit doubler sa production à 200 000 bouteilles de 500 ml d'ici cinq ans et qu'elle atteindra 500 000 bouteilles dans 10 ans.

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