Électrification des transports: Une batterie québécoise pour le tramway électrique français


Édition du 31 Mai 2014

Électrification des transports: Une batterie québécoise pour le tramway électrique français


Édition du 31 Mai 2014

Par Suzanne Dansereau

«Notre approche a été différente de celle des constructeurs automobiles, signale Julien Varin, de Bolloré. Au lieu de développer une batterie pour une voiture, nous avons fait construire des voitures autour d’une batterie. »

Après la Bluecar et le Bluebus, dont les batteries sont faites au Québec, le groupe français Bolloré planche maintenant sur le Bluetram, un tramway électrique sur pneus et sans caténaires, qui pourrait coûter 10 fois moins cher qu'un tramway classique.

«Un tramway desservant 10 kilomètres coûte environ 200 millions d'euros (300 millions de dollars); nous pensons que le nôtre coûtera seulement 20 millions», a déclaré Julien Varin, le porte-parole de l'entreprise, lors d'une visite de presse effectuée en mars dernier au siège social de l'entreprise en banlieue de Paris, et à laquelle participait Les Affaires.

Le Bluetram sera doté de batteries offrant 1,5 km d'autonomie. La recharge s'effectuera à chaque station et ne prendra que 20 secondes. Le premier Bluetram devrait être mis en service en 2015 à Bordeaux pour relier l'aéroport à la gare ferroviaire. Un prototype est actuellement testé en Bretagne.

Contrairement à ses autobus et à ses voitures électriques, le tramway électrique de Bolloré aura deux sortes de batteries: une batterie très puissante, mais dotée de peu d'autonomie, et une batterie au lithium métal polymère (LMP), qui a une très grande autonomie. C'est cette batterie LMP qui a fait le succès des véhicules électriques de Bolloré. Elle a été développée par Hydro-Québec avant d'être rachetée par le géant français qui y aura investi au total 2 milliards de dollars en R-D. Elle est fabriquée à Boucherville, au Québec, de même qu'en Bretagne.

Avec la LMP, Bolloré commercialise également le Bluebus, un autobus électrique pouvant accueillir 23 passagers et coûtant environ 370 000 $. Une centaine est déployée au Mont-Saint- Michel en Normandie, à Laval en Bretagne et à Abidjan en Côte-d'Ivoire.

Quant aux voitures électriques Bluecar, elles sont vendues aux particuliers français et offertes en autopartage à Paris, Lyon et Bordeaux. Londres s'ajoutera bientôt à la liste, car un contrat a été signé ce printemps.

Voilà près de trois ans que le géant français a implanté le système d'autopartage Autolib à Paris, avec ses Bluecar. Julien Varin affirme que l'opération, qui n'a connu aucun raté d'importance, sera rentabilisée d'ici la fin 2014. Autolib enregistre 12 000 réservations par jour pour 2 000 voitures en autopartage à Paris.

Retard des Bluecar américaines

Aux États-Unis, les Bluecar en autopartage devaient être déployées ces jours-ci à Indianapolis, mais l'opération sera retardée de quelques mois, a-t-on appris. C'est que l'homologation de la Bluecar en sol américain n'est pas terminée, et les coûts d'installation et de raccordement des stations et des bornes de recharge sont plus élevés que prévu. Cela a obligé la société d'énergie Indianapolis Power & Light à déposer une demande d'augmentation du prix de l'électricité auprès de l'autorité réglementaire. D'ici 2016, Bolloré prévoit installer 1 200 bornes de recharge réparties sur 200 stations, accueillant un total de 500 Bluecar qui seront appelées les BlueIndy, et dont les batteries proviendront de Boucherville.

À quand des Bluecar au Québec? «Ce serait justifié d'implanter notre système d'autopartage à Montréal, parce que nos batteries sont faites à Boucherville, signale Julien Varin. Nous sommes ouverts à toute collaboration», poursuit-il. Les Affaires vient d'ailleurs d'apprendre que le maire de Montréal, Denis Coderre, a rencontré Vincent Bolloré lors de son récent passage à Paris, le 14 mai. Parions qu'ils ont causé auto.

***2 134 - Il y avait 2 134 Bluecars en circulation à Paris en mars et 4 540 bornes de recharge.
Source : Bolloré

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