Projet Laurentia: le milieu des affaires de Québec est déçu

Publié le 30/06/2021 à 17:13

Projet Laurentia: le milieu des affaires de Québec est déçu

Publié le 30/06/2021 à 17:13

Par La Presse Canadienne

(Photo: Ville de Québec)

La communauté des affaires de Québec digère mal la décision d’Ottawa de bloquer le projet Laurentia, une expansion du Port de Québec à Beauport qui aurait permis la construction d’un quai en eau profonde pour recevoir, notamment, des gros porte-conteneurs dont le tirant d’eau trop important les empêche de se rendre jusqu’à Montréal.

« C’est certainement une journée triste ici à Québec au niveau économique. Les gens d’affaires s’étaient prononcés principalement pour ce projet qui est important pour le développement économique de la région de Québec, mais aussi pour tous les alentours, qu’on parle du nord ou de l’est de Québec », s’est désolé le président et chef de la direction de la Chambre de commerce et d’industrie de Québec, Steeve Lavoie.

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Au lendemain de la décision du gouvernement fédéral d’opposer son veto au projet pour des raisons environnementales, M. Lavoie participait au dévoilement du plan stratégique de relance économique de la région de Québec, préparé par Québec International à l’issue d’une vaste consultation du milieu des affaires. La présentation s’effectuait d’ailleurs en présence de deux ministres fédéraux, soit celle du Développement économique, Mélanie Joly, et du président du Conseil du trésor, Jean-Yves Duclos.

 

Il faut un plan B

Le président-directeur général de Québec International, Carl Viel, était tout aussi déçu de ce refus, d’autant plus que le projet Laurentia était « une des recommandations » des gens d’affaires contenues dans le plan.

M. Viel ne s’est pas gêné pour rappeler que le principal point d’arrivage des conteneurs, le Port de Montréal, n’a pas toujours répondu aux attentes.

« On ne peut pas juste avoir un plan A, c’est-à-dire un seul endroit au Québec où on a un port qui permet justement entre autres aux conteneurs de pouvoir être déchargés et chargés. Comme dans n’importe quel secteur, on doit avoir des plans B. C’est ressorti fortement aussi avec, malheureusement, les événements qui ont eu lieu dans le port de Montréal dans les dernières années. Quand il y a une grève ou d’autres événements, cela a des impacts importants pour l’économie », a dit M. Viel.

Steeve Lavoie a tout de même reconnu que « l’environnement, ce n’est pas quelque chose qu’on prend à la légère et on en est conscients aujourd’hui dans le monde des affaires », mais il s’est dit confiant, tout comme Carl Viel, de voir l’administration portuaire revenir à la charge avec un projet d’expansion révisé pour tenir compte des contraintes soulevées par Ottawa.

« On doit avoir une autre option pour être capables de bien desservir nos entreprises, de voir comment on peut les aider, de voir l’impact sur la diminution des coûts. Il y a des coûts importants lorsque les distances sont plus longues. (...) C’est le consommateur, c’est tout le monde qui paie lorsqu’on doit avoir des coûts plus élevés », a renchéri M. Viel.

 

Marauder des travailleurs montréalais

Par ailleurs, un des éléments du plan de relance a fait tiquer des membres de la presse montréalaise, soit la possibilité de marauder des travailleurs de Montréal pour contrer la pénurie de main-d’œuvre dans la région de la Vieille Capitale.

La ministre Joly a senti le besoin d’intervenir, rappelant qu’à Québec « il y a une réalité de plein emploi et à Montréal il y a encore des gens qui sont à la recherche de certains emplois et souvent ce sont des personnes issues de l’immigration ».

Carl Viel, de son côté, a souligné que sa propre organisation emploie des gens originaires de Québec qui travaillaient à Montréal et « qui ont décidé de revenir vivre à Québec ». Il a fait valoir que le phénomène des travailleurs quittant les grandes villes pour améliorer leur sort avait été constaté partout dans le monde.

Il a ajouté que Québec offrait de meilleurs salaires tout en ayant un coût moyen moins élevé pour l’achat de maisons et n’a pas hésité à mettre en valeur la qualité de vie des Québécois, invoquant la proximité de centres de ski à 20 minutes du centre-ville, par exemple.

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