Quel est le taux de propriétaires qui attendent toujours le dernier loyer d’un de leurs locataires qui s’apprête à quitter au 1er juillet ? 29%, selon un sondage de la Corporation des propriétaires immobiliers du Québec.
Sur les 10 000 membres de l’association, 1527 ont répondu au questionnaire. Parmi eux, 913 ont répondu qu’un de leurs locataires quitte en juillet.
Pour le porte-parole de la Corporation, Hans Brouillette, ce taux de 29 % est « élevé et très préoccupant ». Il signale que 86 % des immeubles ne comptent qu’un à cinq logements. « Pour eux, l’impact financier est considérable. »
Pour lui, cette situation est due en grande partie à l’interdiction d’exiger des dépôts de garantie de leurs locataires. « Beaucoup s’aperçoivent qu’il n’y a pas de conséquence à ne pas payer le mois de juin, puisque le risque de voir le bail résilié à quelques jours d’un déménagement, dit Hans Brouillette. Ils ne redoutent pas que le propriétaire se donne la peine d’aller en cour. »
Au Front d’action populaire en réaménagement urbain, François Saillant ne voit pas les choses du même œil. « Des gens ont du mal à payer leur loyer, dit-il. Si on leur ajoute cet obstacle financier supplémentaire, ça veut dire qu’on ferme l’accès aux logements à encore plus de monde. »
Par ailleurs, il dit douter de la fiabilité des données issues du sondage. « Je soupçonne que ceux qui répondent à ces sondages, ce sont des gens qui justement, vivent des problèmes avec des locataires. » H.J.
