Jean Charest sur le gril à la commission Bastarache

Publié le 24/09/2010 à 15:06

Jean Charest sur le gril à la commission Bastarache

Publié le 24/09/2010 à 15:06

Par La Presse Canadienne

Le premier ministre Jean Charest a défendu l'intégrité, vendredi, de deux employés de son ministère qui ont des liens avec deux collecteurs de fonds libéraux à l'origine d'allégations de trafic d'influence dans le processus de nomination des juges.

M. Charest a affirmé que le secrétaire général du conseil exécutif, Gérard Bibeau, et Chantal Landry, responsable des nominations gouvernementales, avaient toute sa confiance.

En contre-interrogatoire à la commission Bastarache, M. Charest a admis qu'il ignorait la fréquence des visites du collecteur de fonds Charles Rondeau à Mme Landry, notamment dans les mois après l'élection de 2003.

M. Charest s'est cependant dit tout à fait à l'aise avec le fait qu'il ait conseillé Mme Landry afin de combler notamment des postes d'administrateurs de sociétés d'État.

"Mme Landry fait son travail, elle monte des banques de données avec des gens qui sont dans le milieu pour avoir des recommandations et après ça, allez voir le résultat, a-t-il dit. Si c'est comme certains veulent le décrire, comment se fait-il que dans la première année du mandat on reconduit 65 pour cent des gens?"

Quant aux liens de M. Bibeau avec un autre collecteur, Franco Fava, M. Charest les connaissait mais encore là, le premier ministre a défendu l'intégrité de son personnel.

"M. Bibeau fait son travail de manière impeccable, a-t-il dit. Et je n'ai jamais eu un seul instant de doute sur, et la qualité, et l'intégrité de son travail. Qu'il connaisse Franco Fava, ça n'enlève absolument rien au travail qu'il fait comme secrétaire du conseil exécutif."

Avant d'obtenir le poste de secrétaire général du conseil exécutif, le plus haut poste de la fonction publique, M. Bibeau a été secrétaire associé dans le même ministère.

En 2003, M. Bibeau était alors responsable des emplois supérieurs et il a admis à la commission qu'à ce titre, il a reçu des suggestions de nominations de la part de M. Fava.

Plus tôt, M. Charest a nié que le processus de nomination des juges a été modifié, après son arrivée au pouvoir, pour lui donner accès aux dossiers des candidats aptes à la magistrature.

M. Charest a dit ignorer quelle était la procédure avant avril 2003, mais il a affirmé que sa compréhension des règlements lui permettait d'avoir accès à ces informations.

En contre-interrogatoire, M. Charest a d'autre part soutenu que jamais, depuis son élection, une liste de candidats finalistes pour la Cour du Québec n'a été accessible pour les réunions de son gouvernement.

M. Charest a amorcé vendredi la deuxième partie de son témoignage devant la commission Bastarache sur le processus de nomination des juges, dont le mandat porte sur les allégations de trafic d'influence formulées par l'ancien ministre Marc Bellemare.

En examinant le règlement de nomination, l'avocat de M. Bellemare, Jean-François Bertrand, a tenté de démontrer que le premier ministre s'ingérait dans le processus.

En réponse aux questions de M. Bertrand, M. Charest a affirmé que son interprétation de la procédure de nomination lui permet de connaître l'identité des finalistes des concours pour la magistrature.

"Ce n'est pas écrit mais ça n'a pas besoin d'être écrit non plus, a-t-il. Ça fait partie des démarches d'un gouvernement."

M. Bertrand a pour sa part formulé l'avis contraire, soutenant que le règlement ne prévoit pas l'implication du premier ministre dans le processus, à l'exception du moment où le conseil des ministres entérine le choix final du ministre de la Justice.

"Le contrôle se fait là, M. Charest, il ne se fait pas dans votre bureau où vous avez la liste des noms", a-t-il dit.

 

 

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