La pression s'accentue sur Bombardier

Publié le 05/10/2011 à 07:30, mis à jour le 10/10/2011 à 10:23

La pression s'accentue sur Bombardier

Publié le 05/10/2011 à 07:30, mis à jour le 10/10/2011 à 10:23

Photo: Bloomberg

La pression s’accentue sur Bombardier Aéronautique, laquelle peine à rassurer les investisseurs et ses clients à mesure qu’approchent les échéances de production de sa future famille d’avions CSeries.

Si la livraison du premier appareil est attendue pour 2013, les premiers essais sont prévus eux pour le deuxième trimestre de 2012. C’est dans moins d’un an.

En attendant, les clients demeurent sceptiques quant aux capacités réelles de Bombardier de respecter ses échéanciers et les actionnaires s’impatientent de plus en plus .

Résultat, notait l’analyste de Credit Suisse, Hamzah Mazari, la semaine dernière : l’action de Bombardier a chuté de 19% depuis la présentation de ses derniers résultats (le 31 août 2011), alors que les marchés n’ont chuté depuis que d'environ 9%.

Des mois cruciaux à venir

Dans les circonstances, écrit l’analyste Fadi Chamoun, de BMO Marchés des capitaux, les prochains trois ou quatre trimestres seront de la plus grande importance pour l’avenir du programme de fabrication de la famille CSeries.

Bombardier, écrit-il, doit profiter des prochains mois pour faire la démonstration de sa capacité d’exécuter ce programme et de faire voler son premier avion au cours de l’année 2012. Plusieurs étapes d’ici le premier vol pourraient potentiellement servir à mousser le programme, et ce faisant, à accroître la confiance des clients.»

Au pire, soutient l’analyste Cameron Doerksen, de la Financière Banque nationale, un retard aurait peu de chance d’affecter négativement le cours de l’action de Bombardier étant donné l’importance du scepticisme ambiant. De son avis, un retard se refléterait déjà dans la valeur du titre.

Des discussions se poursuivent

À part les États-Unis, où Delta a décidé de reporter à plus tard le renouvellement de sa flotte de petit avions, le niveau d’intérêt demeurerait relativement élevé dans toutes les régions du monde.

Des discussions avancées seraient en cours autant avec des transporteurs traditionnels (legacy carriers), des tranporteurs nolisés que des entreprises de location d’appareils.

En outre, la signature d’une commande de lancement avec Korean Airlines ne serait pas passée inaperçue en Asie. En Europe, on apprécierait en particulier son faible niveau de bruit et sa capacité à décoller et atterrir sur de courtes pistes.

Le pire scénario, croit l’analyste de la Financière Banque Nationale, serait que Bombardier revive le creux de la fin de 2008 et du début 2009. En septembre 2008, rappelle-t-il, l’action de Bombardier se négociait aux alentours de 7,50$. Un mois plus tard, la valeur de son action avait chuté à seulement 3,50$, puis au prix-plancher de 2,34$ en mars 2009. 

Des prévisions en baisse

Le marché semble croire à un retour de cette période noire, caractérisée par un effondrement des prix et une montée exponentielle des annulations de commandes dans le créneau des avions d’affaires. Deux caractéristiques qui ne se sont pas encore reproduites, note M. Doerksen. Au contraire.

Néanmoins, les marchés demeurent nerveux. À la mi-août, BMO Marchés des Capitaux a réduit ses prévisions de revenus pour refléter le report de la reprise dans le créneau des jets d’affaires. La semaine dernière, le 28 septembre, la BMO a aussi réduit son cours cible de 7,75$ à 7,00$. Un cours cible identique à celui de Crédit Suisse.

Pour sa part, la Financière Banque nationale table sur une cible de 6,50$ l’action. Le 30 septembre, la TD Valeurs mobilières s’est montrée plus critique encore en réduisant son cours cible de 7,50 à 6,00$.

À la Bourse de Toronto, le titre de Bombardier a clôturé mardi à 3,62$, en baisse de 0,06$, ou de -1,63%. Au même moment, le S&P/TSX, l’indice phare de la Bourse de Toronto, a reculé de 0,66%, à 11 178 points.

 

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