Les analystes s'interrogent quant à l'avenir du fonds de placement immobilier BTB après qu'il a refusé le 20 janvier une offre d'achat de Cominar, le plus important propriétaire d'immeubles commerciaux au Québec.

Le même jour, le pdg de Cominar, Michel Dallaire, a réagi en annonçant qu'il vendrait les 6,6 millions d'actions de BTB qu'il détenait personnellement. Au moment de mettre sous presse, le titre de BTB avait perdu 30 % de sa valeur.

La décision de BTB est surprenante, compte tenu de sa situation financière, souligne Heather Kirk, analyste à la Financière Banque Nationale. La dette de BTB représente 70 % de la valeur de son actif, un taux jugé élevé par les analystes. " Je soupçonne BTB de vouloir faire une émission de parts, mais le marché est limité pour les petits fonds immobiliers ", explique Mme Kirk.

Michel Léonard, pdg de la montréalaise BTB, ne nous a pas rappelés pour expliquer sa décision.

Selon Mark Rotschild, analyste chez Marché des capitaux Genuity, le rejet de l'offre de Cominar est une mauvaise nouvelle pour les détenteurs de parts. " BTB a commis une erreur. Cominar était prêt à payer un bon prix, beaucoup plus que ne vaut le fonds. "

Un titre peu liquide

Michel Dallaire devra être patient pour se débarrasser de ses actions de BTB, un titre peu liquide compte tenu de sa petite capitalisation boursière (moins de 30 millions de dollars). " Ça prendra le temps que ça prendra ", dit-il. Au rythme actuel des transactions sur le titre, il calcule qu'il en a pour environ un an. " À moins que quelqu'un ne nous appelle pour acheter les parts en bloc. "

Mme Kirk croit que le faible volume de négociation sur BTB pourrait inciter Cominar à faire une autre tentative d'achat, mais M. Dallaire a exclu toute possibilité d'offre non sollicitée.

Pour se consoler de son échec avec BTB, Cominar a réalisé l'acquisition d'Overland Realty pour 71 millions de dollars. Et ce n'est pas fini, dit M. Dallaire : " Nous avons encore 200 millions pour des acquisitions en 2010. "