La guerre des taux hypothécaires aura été de courte durée. Après avoir lancé les hostilités au début du mois de mars en proposant un taux de cinq ans à 2,99 %, la Banque de Montréal (BMO) recule. Elle revient avec son taux en vigueur avant le 4 mars, à 3,09 %. BMO affirme qu’il s’agissait d’une offre limitée.

L’institution financière avait semé la colère du ministre des Finances Jim Flaherty, qui avait déconseillé à l’industrie de lancer une guerre des prix sur le marché hypothécaire.

Depuis deux ans, M. Flaherty a graduellement resserré les règles pour l’obtention d’un prêt hypothécaire. Il a en outre relevé la mise de fonds nécessaire et a graduellement ramené l’amortissement maximum de 40 à 25 ans. Le ministre des Finances cherchait par ces mesures à ralentir l’endettement croissant des Canadiens et à protéger le marché immobilier d’une surchauffe. Selon lui, la guerre des taux hypothécaires venait atténuer l’efficacité de ses initiatives.

Il est intervenu personnellement auprès de la BMO, puis auprès de Manuvie qui avait contre-attaqué en offrant un taux de cinq ans à 2,89 %. Cette dernière est rapidement revenue sur sa décision après l’intervention du ministre Flaherty, mais pas la Banque de Montréal, qui attend jusqu'au 28 mars pour faire marché arrière.

Sa gestion du dossier a valu à M. Flaherty des critiques acerbes. L’opposition à la Chambre des communes avait qualifié son intervention «digne d’une république de bananes». Maxime Bernier, pourtant membre du même cabinet, a lui aussi mis en doute la décision de son collègue de s’immiscer dans le libre marché.

Si M. Flaherty a réussi à faire fléchir Manuvie et BMO, cela n’empêche pas les acheteurs de maison d’avoir accès à des taux aussi alléchants que 2,84 % pour cinq ans. C’est le taux qu’affiche encore aujourd’hui le courtier hypothécaire Multi-Prêts.