Sainte-Marie: en harmonie avec le monde agricole

Publié le 28/11/2022 à 09:00

Sainte-Marie: en harmonie avec le monde agricole

Publié le 28/11/2022 à 09:00

Marlène Bisson, directrice des opérations et commissaire industrielle à Développement économique Nouvelle-Beauce (Photo: courtoisie)

PARCS INDUSTRIELS. La situation de la ville de Sainte-Marie, en Beauce, ressemble à bien des égards à celle de plusieurs autres municipalités du Québec. Ses deux parcs industriels affichent presque complet. Avec l’aval de la Commission de protection du territoire agricole (CPTAQ), la ville beauceronne amorcera bientôt l’aménagement d’un troisième parc, de 13,5 hectares, celui-là, à un jet de pierre de l’autoroute 73, où se trouvent déjà ses deux premières zones industrielles.

« On ne veut pas abuser », prend cependant la peine de préciser Gaétan Vachon, le maire de Sainte-Marie. « Nous sommes dans un territoire où l’agriculture occupe une place importante dans notre économie. On veut que le développement industriel se fasse, mais dans le respect du monde agricole », insiste le maire.

Cette cohabitation avec le monde agricole impose de faire des choix parmi lesquels l’optimisation de chaque pied carré de terrain industriel développé arrive très haut dans la liste. « Nous tentons de densifier l’occupation du territoire depuis quelques années », souligne Gaétan Vachon. « Lorsque nous vendons un terrain, nous regardons avec l’entrepreneur comment on pourrait maximiser son utilisation. » Cette conscience que le développement de terrains industriels connaîtra un jour ou l’autre ses limites pousse aussi la municipalité à faire des choix stratégiques. « Il a fallu être plus sélectif », admet le maire. « Si quelqu’un vient me voir pour installer un grand entrepôt et qu’il n’a pas besoin de tous les services de base, je le réfère à des partenaires de la Nouvelle-Beauce mieux adaptés pour ce genre de projet », illustre Gaétan Vachon. « Nous nous sommes donné une ligne de conduite, à Sainte-Marie, ajoute le maire Vachon. La quantité de terrains disponibles est limitée, alors les entreprises que nous accueillons doivent générer des emplois. »

 

Miser sur ses forces

La ville de Sainte-Marie veut toutefois faire plus qu’attendre que des promoteurs cognent à sa porte. « Rien ne tombe du ciel », souligne le maire à cet égard. La municipalité travaille d’ailleurs à l’implantation d’un centre d’innovation en construction, en collaboration avec Développement économique Nouvelle-Beauce, l’organisme qui en assume le leadership. « Notre objectif est de se doter d’infrastructures qui vont permettre la recherche et le développement qui va profiter aux entreprises d’ici et d’ailleurs au Québec », explique Marlène Bisson, directrice des opérations et commissaire industrielle à Développement économique Nouvelle-Beauce. « On possède de l’expertise dans ce domaine, ajoute Marlène Bisson. On est une des régions du Québec où la concentration d’entreprises en transformation du bois et de l’acier est la plus forte. Nous concentrer dans ce domaine nous est apparu comme une évidence », dit-elle.

Le projet qui devrait être déposé au ministère de l’Économie du Québec s’articule autour de trois axes de développement : les procédés et processus utilisés dans le domaine de la construction, les produits et matériaux innovants, biosourcés ou écoresponsables, par exemple, et le développement de la performance de composantes, comme les capacités acoustiques ou d’isolation de panneaux. « L’industrie de la construction reste encore très traditionnelle malgré les avancées technologiques », souligne la commissaire industrielle. « On voit de plus en plus de produits préfabriqués arriver de l’étranger. Ce sont des choses que nous pourrions produire ici », dit-elle. La présence d’un centre d’innovation en Beauce-Appalaches permettrait de faciliter le contact entre les entrepreneurs de la région et les nouvelles techniques et technologies dont ils pourraient profiter. « Nous voulons disposer d’un bâtiment composé de laboratoires ou de plateaux-ateliers, qui vont travailler sur le développement de projets et de prototypes grandeur nature », précise Mylène Bisson. « Quand on parle d’une poutre d’acier ou d’un mur préfabriqué, c’est avantageux de l’avoir en taille réelle, dit-elle. Ça permet de voir comment le matériau se comporte et de l’améliorer si nécessaire. »

 

Une solution à la rareté de la main-d’œuvre ?

La rareté de la main-d’œuvre demeure un défi, admet cependant le maire de Sainte-Marie, Gaétan Vachon. « C’est bien d’attirer des entreprises, mais il leur faut des travailleurs à ces gens-là. » Comme ailleurs au Québec, la ville beauceronne subit les effets du manque de personnel. Des entreprises refusent des contrats parce qu’elles craignent ne pas pouvoir livrer à temps.

Les gains de productivité qu’assureraient le développement technologique et un meilleur savoir-faire des entreprises permettraient peut-être de rendre disponible une partie des travailleurs qui manquent cruellement en ce moment. Il reste qu’entre temps, la main-d’œuvre fait défaut, insiste Gaétan Vachon qui presse le gouvernement d’ouvrir davantage les portes aux travailleurs étrangers. « Ça fait des années que nous demandons à Québec de réduire la bureaucratie pour accueillir plus de travailleurs étrangers, dit le maire. On ne peut pas ouvrir d’autres marchés parce qu’on manque de personnel pour produire. Alors, on refuse des contrats. C’est triste, mais on est rendus là. »

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