Entreprise à vendre, pas plus tard qu'en 2020

Publié le 08/04/2011 à 00:00, mis à jour le 08/04/2011 à 09:28

Entreprise à vendre, pas plus tard qu'en 2020

Publié le 08/04/2011 à 00:00, mis à jour le 08/04/2011 à 09:28

Par Marie-Eve Fournier
De Saint-Joseph-du-Lac à Manhattan

Les affaires roulent, le couple cuisine une fois les enfants couchés. Mais un loyer sur le Plateau-Mont-Royal coûte une petite fortune, si bien qu'un comptable suggère à ces urbains bohèmes de déménager à la campagne. Nous sommes en 1997. La famille débarque à Saint-Joseph-du-Lac, au nord-ouest de Montréal, et crée officiellement l'entreprise Maison Le Grand. " Quand tu n'as rien à perdre, tu fonces. Si on avait eu un vrai boulot, ç'aurait été différent. Il faut dire qu'en tant que musicien, j'étais habitué à ne pas avoir beaucoup d'argent ", raconte M. Le Grand.

Aujourd'hui, le portefeuille de produits de l'entreprise compte trois pestos, deux tapenades et trois sauces. Les sachets conçus pour tenir debout sont vendus jusqu'en Colombie-Britannique et dans près de 400 points de vente dans le Nord-Est des États-Unis. On trouve même la marque Le Grand dans les réfrigérateurs du chic épicier Dean & DeLuca, au coeur du quartier SoHo, à New York. Les ventes progressent en moyenne de 20 % par an, mais l'an dernier, elles ont bondi de 30 %. Une croissance que les propriétaires comptent répéter cette année.

Objectif : tout vendre d'ici 7 à 10 ans

Le couple travaille sans relâche pour faire croître la notoriété de ses produits haut de gamme... et les ventes.

" Notre fonds de retraite, c'est notre entreprise ", souligne Mme Bossy. On ne saurait mieux résumer la situation, puisque les entrepreneurs ont décidé qu'ils vendront Maison Le Grand d'ici 7 à 10 ans. " C'est important d'avoir un but ", estime la responsable de la mise en marché des produits et du développement des affaires.

Mais ce n'est pas la seule raison. Au cours de longues discussions portant sur leur avenir et sur celui de leurs enfants - une fille de 18 ans et des garçons de 17 et 13 ans -, le couple a trouvé d'autres " bonnes raisons ".

D'abord, les Bossy-Le Grand ne veulent pas que leurs descendants se sentent obligés de travailler dans l'entreprise. " La vie est assez difficile comme ça. Nous ne voulons rien leur imposer ", explique M. Le Grand. Autrement dit, mieux vaut les laisser faire leur propre choix de carrière.

Et si l'un des enfants désirait réellement s'engager dans les affaires de ses parents ? " Ce serait peut-être un choix fait pour le confort, parce que c'est facile. Nous ne voulons pas ça ", répond Mme Bossy. En outre, cela pourrait occasionner de la jalousie entre les enfants, des iniquités indésirables, des chicanes de famille...

De plus, Tatiana Bossy et Bernard Le Grand comptent bien prendre un jour une " véritable retraite ". Et si la famille reste propriétaire de l'entreprise, ils croient qu'ils seront forcément tentés de donner des conseils et de s'enquérir du déroulement des affaires. Rien de très reposant pour l'esprit ! " Nous ne croyons pas à ça, les enfants qui reprennent le commerce de leurs parents. Souvent, cela ne survit pas à la troisième génération ", conclut la femme d'affaires.

Texte publié le 9 octobre 2010

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