Récession en W : regarde-t-on aux bons endroits?

Publié le 16/02/2010 à 12:30

Récession en W : regarde-t-on aux bons endroits?

Publié le 16/02/2010 à 12:30

Le niveau d'endettement du gouvernement américain inquiète Robert Pozen. Photo : Bloomberg

Le scénario de la récession en « W » est bel et bien probable selon Robert Pozen, président du conseil de MFS Investment Management, mais pas pour les raisons que nous croyons…

Robert Pozen, qui était de passage à Montréal hier afin de discuter de son dernier livre « Too Big to Save ? How to Fix the U.S. Financial System » (publié aux éditions Wiley), ne s'inquiète pas encore outre mesure ni de la situation de la Grèce ni de celle de l'emploi aux États-Unis.

« Depuis le déclenchement de la crise, on a vu les banques utiliser beaucoup moins de levier financier (deleveraging) alors qu'au même moment les gouvernements s'endettaient de façon importante pour réussir à supporter leurs institutions financières et leurs plans de stimulation économique », explique l'auteur qui a également enseigné à la prestigieuse Harvard Business School.

Lorsqu'on lui parle des difficultés de la Grèce, c'est surtout pour le taux de change de l'euro qu'il s'inquiète. En effet, selon Robert Pozen, la zone euro et l'Union européenne (UE) ont des failles importantes. Les autorités aligneraient les changements de taux d'intérêt principalement sur les besoins des grandes puissances, comme la France et l'Allemagne, et non sur ceux des plus petits pays satellites.

« L'euro a toujours été un peu schizophrène à sa façon, explique-t-il. Les taux d'intérêt sont fixés par la Banque centrale européenne (BCE), mais il n'y a pas de mécanismes de transferts fiscaux ou d'harmonisation des taxes. Par exemple, en 2006, l'Irelande et l'Espagne se sont retrouvés en situation de surchauffe, mais les taux n'ont pas été montés en raison de la situation économique de l'époque en France et en Allemagne. »

« Les failles de l'euro deviennent simplement plus évidentes dans la situation actuelle, ajoute-t-il. Les difficultés de pays tels que la Grèce, l'Italie ou le Portugal, s'ils sont aidés par la France et l'Allemagne, ne causeront pas de nouvelle crise économique, mais entraîneront vraisemblablement l'euro vers le bas. »

Ce qui l'inquiète davantage, contrairement à beaucoup d'observateurs qui restent fixés sur la situation de l'emploi aux États-Unis, c'est le niveau d'endettement du gouvernement américain. La dette publique continue de grimper aux États-Unis et les sources d'emprunt pourraient bientôt se tarir.

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