Le conseil d’administration de la minière Osisko revient à la charge dans sa bataille pour contrer l’offre publique d’achat hostile de Goldcorp.
Dans une lettre adressée aux actionnaires de l’entreprise, les membres du conseil d’Osisko estiment que l’offre de Goldcorp «ne reflète pas la valeur stratégique de l'actif de calibre mondial d'Osisko, ni le potentiel d'appréciation de notre mine Canadian Malartic».
Le conseil souligne également que Goldcorp veut financer la moitié de la transaction en actions, ce qui constitue un risque supplémentaire inacceptable aux yeux de la direction de l’entreprise québécoise.
Le 29 janvier, Osisko a d’ailleurs intenté des procédures judiciaires contre Goldcorp devant la Cour supérieure du Québec. Osisko allègue que Goldcorp a fait un usage inapproprié d'information confidentielle, a enfreint les termes d'une entente de confidentialité et n'a pas respecté ses obligations de statu quo (standstill agreement) en lançant son offre hostile. Le tribunal entendra la cause sur le fond à compter du 3 mars prochain.
Goldcorp ne peut concrétiser son offre avant que le tribunal rende sa décision, et a donc prolongé son offre jusqu'au 10 mars 2014. L’offre de 2,6 milliards de dollars canadiens, ou 5,95 dollars par action, a été annoncée le 13 janvier. Plus précisément, l’entreprise de Vancouver offre 2,26 dollars par action au comptant et l’équivalent de 3,69 dollars en actions.
La direction d’Osisko rappelle que depuis la première coulée en avril 2011, la mine Canadian Malartic a produit plus de 1,1 million d’onces d’or et serait la plus importante en production au Canada.
«Goldcorp demande aux actionnaires d'Osisko de brader 100 % d'une mine d'or de calibre mondial (et toute son appréciation potentielle) en échange de 7,4 % d'une société amalgamée plus risquée», soutient le conseil d’administration de la société québécoise.
Ce n'est pas la première fois que Goldcorp essaie d'acquérir Osisko. Avant de lancer cette offre hostile, Goldcorp a fait privément trois offres à Osisko, qui ont toutes été refusées.
Le titre d’Osisko grimpait de 15 cents (2,26 dollars) à 6,79 dollars à la Bourse de Toronto peu après 13 heures.
