L'inflation dépasse la cible de la Banque du Canada

Publié le 21/10/2011 à 11:02, mis à jour le 21/10/2011 à 15:08

L'inflation dépasse la cible de la Banque du Canada

Publié le 21/10/2011 à 11:02, mis à jour le 21/10/2011 à 15:08

Par Mathieu Lavallée

Photo : Bloomberg

L'inflation annuelle canadienne a grimpé d'un cran le mois dernier, le prix de la plupart des biens de consommation ayant augmenté, particulièrement ceux de l'essence et de la nourriture.

L'indice des prix à la consommation de Statistique Canada a avancé à 3,2 pour cent, tandis que l'inflation de base a atteint 2,2 pour cent, son plus haut niveau en près de trois ans.

La hausse de l'inflation de base _ qui exclut les éléments dont les prix sont plus volatils, comme l'essence et les aliments frais _ pourrait faire sourciller certaines personnes à la Banque du Canada, qui se prépare à annoncer la semaine prochaine une nouvelle décision sur son taux d'intérêt directeur.

La Banque du Canada privilégie une inflation de base à environ 2,0 pour cent, et c'est la première fois depuis février 2010 qu'elle grimpe au-delà de cette cible.

Malgré tout, peu d'observateurs s'attendent à ce que le gouverneur de la banque centrale, Mark Carney, accorde une importance démesurée à un développement observé sur un seul mois pour décider de hausser les taux d'intérêt la semaine prochaine."Malgré la surprise de ce matin, nous ne nous attendons pas à ce que l'annonce de la Banque du Canada prévue la semaine prochaine comporte d'important changement par rapport à l'annonce de juillet", a indiqué Jacques Marcil, économiste principal à la Banque TD.

"Nous nous attendons toujours à ce que la croissance du produit intérieur brut ralentisse en deçà de 1,5 pour cent au quatrième trimestre. Compte tenu du profil de cette croissance et du risque que représente la forte incertitude mondiale et la croissance plutôt tiède dans les autres pays en développement, nous croyons que la Banque du Canada attendra le début 2013 avant de se montrer plus proactive avec les taux d'intérêt pour combattre l'inflation."

Mais selon Doug Porter, de la Banque de Montréal, la "persistance" de l'inflation, malgré l'écart de capacité de l'économie, rend aussi peu probable toute baisse des taux d'intérêt de la banque centrale.

"Bien que ce résultat n'écarte pas complètement une baisse des taux, il la relègue à une circonstance extrême", a-t-il écrit dans une note à ses clients. "En outre, si l'inflation de base reste près de ce niveau _ où à moins qu'elle ne grimpe davantage _ la Banque du Canada pourrait opérer un resserrement plus tôt que la plupart des gens ne le croient, particulièrement si les marchés financiers se stabilisent."

Selon M. Porter, il sera de plus en plus difficile pour la banque centrale de justifier son taux directeur ultra-faible d'un pour cent avec une inflation de base supérieure à deux pour cent et une inflation d'ensemble de plus de trois pour cent.

La politique de la banque centrale vise à garder l'inflation, tant celle de base que celle d'ensemble, le plus près possible de deux pour cent à moyen terme.

Selon Statistique Canada, les principaux vecteurs d'inflation au pays restent l'essence et les aliments. Ces deux éléments ont connu des hausses annuelles respectives de 22,7 pour cent et de 4,3 pour cent, des gains comparables à ceux affichés au mois d'août.

Mais l'agence gouvernementale a noté que la plupart des items étudiés ont grimpé au cours de la dernière année. En fait, chacune des huit grandes composantes de l'indice a affiché une hausse le mois dernier par rapport à l'année dernière.

Sur une base mensuelle, les Canadiens ont déboursé 10,5 pour cent de plus pour les vêtements pour femmes, alors que les détaillants présentaient leurs nouvelles collections automne/hiver. Les frais de scolarité, les automobiles, les billets d'avion, les activités ménagères et les services financiers ont aussi été plus dispendieux.

Mais les données mensuelles font aussi état de certaines réductions de prix, notamment pour les légumes frais, les fruits et céréales, l'électricité, l'assurance hypothécaire et l'essence.

Sur une base régionale, la Nouvelle-Écosse et le Nouveau-Brunswick ont connu la plus forte inflation annuelle, soit 4,2 pour cent, tandis que la Colombie-Britannique a obtenu la plus faible, de 2,4 pour cent.

 

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