Éolien, solaire: la panne des énergies renouvelables en Bourse

Publié le 21/12/2023 à 14:47

Éolien, solaire: la panne des énergies renouvelables en Bourse

Publié le 21/12/2023 à 14:47

Par AFP

Avec l'inflation, les coûts ont explosé pour certains projets d'énergie renouvelable. (Photo: 123RF)

Le leader mondial des éoliennes en mer le sait: quand le vent souffle trop fort, les éoliennes doivent être arrêtées. Mais en 2023, c'est la tempête boursière qui a mis à mal le cours d'Ørsted, comme celui des autres entreprises des énergies renouvelables.

Par rapport au pic post-pandémique, en juillet 2021, les actions des entreprises sur les énergies renouvelables en Europe ont chuté d'environ 45%, selon un indice compilé par l'agence financière Bloomberg.

Solaire, éolien, hydrogène: le rebond de 2020 ressemble désormais davantage à une bulle, avec des actions «très à la mode, très demandées», selon Vincent Mortier, responsable des gestions du gérant d'actifs Amundi.

Parmi les entreprises européennes, en 2023, le danois Ørsted a perdu 41% et l'allemand Siemens Energy 35%. En France, le producteur d'énergie solaire Neoen a chuté de 14%, tout comme le spécialiste du biométhane Waga Energy. Celui de l'hydrogène McPhy, un temps dans le SBF 120, a chuté de 73%.

Le premier responsable est tout trouvé avec la hausse des taux d'intérêt. Les projets dans les énergies renouvelables «ne sont pas des projets qui vont se faire dans deux-trois ans, mais plutôt dix à trente ans» et ils sont davantage rentables dans un monde avec des taux d'intérêt bas, explique Michel Saugné, directeur de la gestion de Tocqueville Finance.

Des taux d'intérêt bas limitent le coût de l'endettement, moyen par lequel les entreprises financent les projets, et permettent d'accroître leur rentabilité.

Autre point faible, les prix de l'électricité qui ont fortement baissé depuis leur pic de 2021. «Si les prix de l'électricité, basés sur les cours du gaz, ne retrouveront sans doute jamais le niveau pré-COVID en Europe, ce n'est pas le cas aux États-Unis», où ils ont davantage diminué, souligne Marouane Bouchriha, gérant spécialisé sur les énergies renouvelables chez Candriam.

«Certaines technologies, notamment l'éolien offshore, ne sont plus compétitives là-bas», ajoute-t-il.

C'est d'ailleurs après ses déboires aux États-Unis que le géant Ørsted a connu ses pires séances boursières de l'année. Son cours a été divisé par presque deux en 2023, et par quatre par rapport à son pic de janvier 2021.

Avec l'inflation, les coûts ont explosé pour certains projets, rappelle Michel Saugné, en notant aussi les problèmes de «la main-d’œuvre» qui manque.

Une partie de ces problèmes est en train de se régler, signale toutefois Marouane Bouchriha. Le prix de certains composants de panneaux solaires a chuté cette année, permettant un net bond des nouvelles installations dans un marché dominé presque complètement par les entreprises chinoises.

Concernant l'éolien, les États européens et américains collaborent davantage et sont prêts à offrir des prix d'achat plus attractifs afin de relancer l'industrie, explique-t-il.

La baisse des cours en 2023 offre aussi «des bons points d'entrée» pour des investisseurs dans ce domaine estime Vincent Mortier.

 

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