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En Allemagne, l’âge officiel de la retraite est fixé à 67 ans.

En Grèce, on prend plutôt sa retraite à 61 ans.

Les Grecs demandent à l’Europe, en particulier à l’Allemagne, de les aider à sortir de crise que leur dette monstrueuse a déclenchée.

Les Allemands renâclent.

Et on devrait s’en étonner ?

Le test que vit l’Europe est instructif à plus d’un niveau. Il va montrer si la construction d’un système politique sans contrôle économique réel peut fonctionner. Oui, il y a des normes sur les limites à respecter quant aux déficits par rapport au PIB, mais elles sont allègrement défoncées. En même temps, si l’Europe veut se présenter comme une option plausible par rapport aux Etats-Unis, au Japon ou à la Chine, il lui faut serrer les rangs.

En deux mois, l’euro a perdu près de 10 % face à notre dollar. On s’attend manifestement à ce que les problèmes de la Grèce finissent par rejoindre d’autres pays de la zone euro, même si le Fonds monétaire international vient de dire le contraire, lundi.

Peut-être que la Grèce va s’en sortir, malgré la crise politique qui découle maintenant des assurances que le gouvernement vient de donner en promettant désormais d’être plus rigoureux. Les Grecs vont devoir se serrer la ceinture, et aller au-delà des mots. C’est à cette condition que leurs voisins vont les aider.

Imaginons la même situation chez nous.

Le Québec profite largement de l’aide de ses voisins. La péréquation et les transferts fédéraux comptent pour 25 % du budget provincial. C’est vrai que nous participons à la hauteur de 23-23 % des revenus fédéraux, mais il faut aussi prendre en compte la présence et les interventions fédérales ici, dans le cadre de ses propres juridictions et de ses propres employés.

Notre système permet ces transferts qui neutralisent en partie les disparités régionales, mais il serait agréable, un jour, d’être du côté de ceux qui donnent plutôt que d’être de ceux qui quémandent… de jouer plus le rôle de l’Allemagne et moins celui de la Grèce. Rêve impossible ?