BHP Billiton avait soumis une offre d'un montant de 38,6 milliards $ pour faire l'acquisition de Potash Corp. Photo : Bloomberg
BHP Billiton a annoncé dimanche qu'elle retirait son offre d'achat hostile pour l'entreprise canadienne PotashCorp, un peu plus d'une semaine après que le ministre fédéral de l'Industrie, Tony Clement, ait refusé de donner son accord à la transaction.
Dans un communiqué, le géant minier anglo-australien explique que la condition exigée en vertu de la Loi sur Investissement Canada, à l'effet que la transaction apporte un bénéfice net au pays, ne pouvait pas être satisfaite.
DOSSIER : BHP à l'assaut de Potash
BHP Billiton avait soumis une offre d'un montant de 38,6 milliards $. Il aurait s'agit de la plus importante transaction commerciale dans l'histoire du Canada et dans le monde, depuis le début de l'année.
Comme le prévoit la loi, Ottawa avait accordé à l'entreprise 30 jours, soit jusqu'au 3 décembre, pour réévaluer son offre. Mais celle-ci a retiré sa proposition, explique-t-elle dans le communiqué, parce que le gouvernement canadien exigeait des promesses supplémentaires qui auraient été incompatibles avec la stratégie d'affaires de l'entreprise.
Le ministre Clement a affirmé que le processus d'examen des offres dans ce dossier prenait automatiquement fin, faute de propositions.
Le gouvernement canadien devra maintenant répondre aux questions d'autres investisseurs étrangers quant à l'ouverture économique du pays.
"Notre politique a toujours été claire: nous sommes favorables aux investissements étrangers en raison des avantages qu'ils procurent, notamment les nouvelles idées, les sources de capitaux et la création d'emplois", a affirmé M. Clement.
Il a tenu à exprimer sa reconnaissance envers BHP Billiton pour la bonne foi dont elle a fait preuve pendant tout le processus. Tony Clement a aussi indiqué que son gouvernement était prêt à étudier des propositions de changements à la Loi sur Investissement Canada, puisqu'il reconnaissait que "le processus d'examen pourrait être amélioré."
"Dans plusieurs cas, les investissement étrangers seront acceptés, mais parfois ce n'est pas le cas, et je crois que les investisseurs étrangers comprennent cela", a plaidé le ministre conservateur.
Le conglomérat minier a quant à lui indiqué qu'il continuait à croire que son offre aurait été avantageuse pour le Canada et les provinces directement impliquées. Le président-directeur général de BHP Billiton, Marius Kloppers, a fait part de sa déception quant à l'issue du processus d'achat.
"Malheureusement, malgré que nous ayons reçu toutes les autorisations antitrust nécessaires, nous n'avons pas pu obtenir l'autorisation en vertu de la Loi sur Investissement Canada et nous avons décidé de retirer notre offre", a-t-il déclaré, avant d'ajouter que son engagement envers le Canada restait intact.
"Nous prévoyons développer une présence importante dans l'industrie saskatchewanaise de la potasse", a-t-il indiqué.
Plus tôt dans la journée de dimanche, le premier ministre Stephen Harper, en déplacement à Séoul pour le sommet du G20, a indiqué que des dignitaires australiens l'avaient critiqué pour le blocage de la transaction par le Canada.
M. Harper avait auparavant indiqué qu'il répondrait aux questions sur ce dossier après l'expiration du délai de 30 jours dont BHP Billiton disposait pout déposer une nouvelle offre. Tony Clement devrait aussi expliquer sous peu les facteurs qui ont motivé sa décision et son interprétation de la Loi sur Investissement Canada.
PotashCorp est le plus important producteur mondial de potasse, un composé qui entre dans la fabrication de plusieurs fertilisants.
