Rémi Marcoux: «Il n'était pas question de laisser mourir notre seul journal francophone à caractère économique!»


Édition du 21 Février 2024

Rémi Marcoux: «Il n'était pas question de laisser mourir notre seul journal francophone à caractère économique!»


Édition du 21 Février 2024

Par Les Affaires

«Mon objectif, avec l’acquisition du journal «Les Affaires», c’était de produire un journal qui, en se faisant l’écho des réalisations de nos entreprises, contribuerait à leur essor. Avons-nous été à la hauteur de nos ambitions? Je le crois.» (Photo: courtoisie)

SPÉCIAL 95 ANS D'INNOVATION. La légende veut qu’à l’aube des années 1980, la toute jeune PME qu’était Transcontinental (aujourd’hui TC Transcontinental) rachète un journal déficitaire alors vieux de 50 ans. Le portrait est sombre: la publication doit 60 000$ à l’imprimeur, les prêteurs se font timides et les employés n’ont pas reçu de paie depuis trois semaines. Qu’importe. Rémi Marcoux flaire la bonne affaire.

 

Les Affaires — Vous avez racheté le journal Les Affaires, alors sur le bord de la faillite, trois ans après avoir fondé Transcontinental. Qu’est-ce qui vous a convaincu de faire cette acquisition?

Rémi Marcoux: Il faut se rappeler le contexte. Nous sommes à l’aube de la percée des premières grandes entreprises du Québec inc. Les quotidiens commencent à y consacrer des sections régulières, mais qui se limitent généralement à des colonnes de cotes boursières accompagnées de quelques courts articles. Diplômé de HEC Montréal, j’étais convaincu que de plus en plus de gens s’intéresseraient à l’économie. Il y avait donc de la place sur le marché pour une bonne publication afin de soutenir le développement de nos entreprises et fournir une information de pointe aux lecteurs. Il n’était pas question de laisser mourir notre seul journal francophone à caractère économique! J’en faisais une affaire de fierté. J’ai rencontré le fils du propriétaire qui venait de décéder et lui ai dit: «J’achète le journal, j’efface ta dette auprès de notre imprimerie et paie ce que tu dois en arrérages à tes employés.» Soulagé, il a accepté sur-le-champ.

 

L. A. — En 2013, vous racontiez qu’au moment de l’acquisition, vous étiez prêt à «tomber dans le rouge» jusqu’à 400 000$» pour relancer le journal. Quels étaient les défis qui se dressaient devant vous?

R.M. : J’étais conscient depuis le jour 1 que la relance demanderait beaucoup de patience, de persévérance et… de gros sous. Nous partions de tellement loin! Le journal ne traitait pas suffisamment des entreprises québécoises. On se contentait surtout d’y reproduire des communiqués de presse et de publier de longs textes d’universitaires. Tout de suite après l’acquisition, nous nous sommes retrouvés sans rédacteur en chef ni journaliste. Ils m’avaient fait savoir leur désaccord avec la nouvelle orientation du journal que je leur avais présentée. Ils ont démissionné. Je me disais que de toute façon, ces gens-là auraient fini par quitter. Il n’en demeure pas moins que notre relance était tout un défi!

 

L. A. — Aviez-vous toujours eu l’intention de vous lancer dans les produits médiatiques? Est-ce que ç’a toujours fait partie de la vision que vous aviez de ce qu’allait devenir Transcontinental?

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