Accélérer la croissance de l'économie
La grande priorité du gouvernement Couillard doit être l'accélération de la croissance de l'économie, qui est anémique (de 1,5 à 2 % par année au-delà de 2015, selon une estimation du Conference Board). Celui-ci devra travailler sur plusieurs facteurs. Le premier est la promotion de l'investissement privé en rétablissant la confiance des investisseurs d'ici et de l'extérieur. Il faut simplifier les procédures d'investissement, éviter d'ajouter des irritants, notamment en matière linguistique et sur le plan administratif.
La stabilité du nouveau gouvernement, le rejet du PQ et de ce qu'il promeut (l'indépendance du Québec, le nationalisme identitaire, la complaisance pour la gauche) et la montée de la Coalition avenir Québec, qui pourrait apparaître comme un parti de remplacement des libéraux, surtout si elle rejette la souveraineté, sont autant de facteurs rassurants pour les investisseurs. Leurs effets ne se feront toutefois sentir qu'à moyen et à long terme.
Pour pallier le ralentissement de la croissance de la population active, le gouvernement devra encourager l'amélioration des compétences de la main-d'oeuvre, inciter les baby-boomers à rester au travail, accroître l'immigration et décourager l'émigration (en favorisant l'emploi).
Une autre solution est l'accroissement de la productivité et de l'efficience du gouvernement en améliorant les processus, en réduisant la bureaucratie et en impartissant, au besoin, certains services au privé. C'est une tâche qui demandera de la minutie et du doigté, d'autant plus que le gouvernement ne connaîtrait pas ses coûts unitaires (notamment dans le secteur de la santé), ce qui rend difficile la comparaison avec les coûts du privé.
Le gouvernement doit aussi revoir les processus budgétaires, en utilisant la technique du budget zéro, au lieu de partir des budgets existants, que l'on est porté à ajuster à l'inflation. Il faut davantage de vérification interne (pour évaluer l'efficacité des processus), une meilleure évaluation des résultats quant à l'exécution des plans d'action et une meilleure reddition de comptes.
Si ces mesures sont instaurées et que les mises à niveau sont bien exécutées, le gouvernement pourrait en arriver à geler sa taille, à défaut de la réduire.
La précarité de nos finances publiques s'explique surtout par la générosité de nos programmes sociaux. Sans leur redressement, de nouveaux choix de société s'imposeront.