Pour traverser la crise forestière, Rotobec n'a pas eu le choix : elle ne pouvait que diversifier ses activités. Il en allait de sa survie. L'entreprise de Sainte-Justine s'est alors lancée à l'assaut du... recyclage de l'acier ! «Eh oui, recyclage de l'acier comme dans «cour à scrap»», précise d'un trait Robert Bouchard, président de l'entreprise qui conçoit et fabrique des équipements de manutention en s'appuyant sur la technologie des systèmes hydrauliques rotatifs.
Il y a cinq ans, la crise forestière a poussé Rotobec à entreprendre un virage à 180 degrés. L'entreprise a choisi d'adapter ses technologies au secteur du recyclage de l'acier ainsi qu'à la maintenance de réseaux ferroviaires. Cela n'a pas été facile, admet Robert Bouchard : «À l'époque, nous ne savions pas vraiment ce qui allait se passer dans l'industrie forestière. C'était risqué.»
Aujourd'hui, avec le recul, Robert Bouchard sait que l'entreprise a pris la bonne décision : «Dans le secteur de la manutention de la ferraille, nous sommes partis de zéro, et aujourd'hui, le secteur se hisse peu à peu au niveau de l'industrie forestière.» Bref, Rotobec a profité de la crise forestière pour défricher de nouveaux marchés.
Ce virage a été possible grâce à la structure de l'entreprise, selon Robert Bouchard. «Nous nous occupons de l'ensemble des volets. Nous assurons la conception, la fabrication et la mise en marché de nos produits.» Ce modèle a pour avantage de laisser les coudées franches à l'entreprise lorsqu'elle doit revoir une partie importante de sa stratégie d'affaires.
«Il faut aussi mentionner que, par chance, il a été assez facile d'adapter nos technologies à de nouvelles activités», signale le président. En effet, le dispositif mis au point par l'entreprise - une première en Amérique du Nord - est devenu la norme dans l'industrie.
En près de quatre décennies, l'entreprise dont le nom est le diminutif de «rotateur du Québec» a gagné en importance. Elle distribue désormais ses grappins et son système rotatif 100 % québécois dans une vingtaine de pays, dont le Mexique, l'Indonésie, la Nouvelle-Zélande et la Russie.
La moitié de ses ventes sont réalisées aux États-Unis, «20 % ailleurs à l'étranger et 30 % au Canada», précise Robert Bouchard. Une expansion qui, au fil des décennies, a mené Rotobec à créer deux filiales : l'une aux États-Unis pour desservir l'Est américain, l'autre en Colombie-Britannique pour desservir la côte ouest.