Tim Cook: Apple ne changera pas

Publié le 05/10/2011 à 21:25

Tim Cook: Apple ne changera pas

Publié le 05/10/2011 à 21:25

Par AFP

Le directeur général d'Apple Tim Cook, aux commandes depuis la démission en août du co-fondateur du groupe Steve Jobs, décédé mercredi, venait de montrer mardi en présentant le nouvel iPhone qu'il entendait prolonger l'héritage de son mentor, sans pour autant imiter son style.

Tout en saluant mercredi soir en Steve Jobs "un visionnaire et un créateur de génie", ainsi qu'un "incroyable être humain", M. Cook, fidèle à sa réputation de travailleur sérieux, s'est engagé à "rendre hommage à son souvenir en nous consacrant à la poursuite de l'oeuvre qu'il aimait tant".

Tim Cook, 50 ans, s'était livré mardi à sa première performance de maître de cérémonie pour une présentation de nouveau produit, en l'occurence l'iPhone 4S.

Privilégiant comme Steve Jobs le noir et le jean --mais arborant une chemise plutôt qu'un col cheminée, ainsi que des lunettes-- il s'était mis relativement en retrait, après avoir énuméré les succès déjà accomplis, laissant le directeur marketing Phil Schiller expliquer les fonctions du nouveau téléphone.

Beaucoup d'observateurs ont regretté que l'événement soit sans relief, voire ennuyeux, en l'absence des qualités d'homme de scène de Steve Jobs, mais l'analyste Frank Gillett, chez Forrester Research, avait noté que, "plus que le précédent directeur général, il laisse briller son équipe".

"Vu son passé, je pense qu'il nous a montré son style: il est le type qui s'occupe des grandes lignes, et laisse l'équipe entrer dans les détails", avait ajouté M. Gillett.

En prenant ses fonctions, M. Cook avait promis une chose: "vous pouvez être sûrs qu'Apple ne va pas changer".

"Steve a construit une entreprise et une culture qui ne ressemblent à aucune autres dans le monde et nous allons rester dans cette lignée, c'est dans notre ADN", avait-il assuré.

Tim Cook est un ingénieur industriel, fils d'un ouvrier de chantier naval, qui a grandi dans l'Alabama, dans le Sud des Etats-Unis. Il a travaillé douze ans chez IBM avant de rejoindre pour quelques mois Compaq puis Apple en 1998, en tant que responsable des opérations mondiales.

Rick Devine, un chasseur de têtes, était chargé à l'époque de présenter des candidats à Steve Jobs. La plupart ne sont restés que quelques minutes. Puis est arrivé Tim Cook. "Le type portait la barbe et collectionnait les fauteuils de barbiers. Steve cherchait quelqu'un avec qui il serait en phase du point de vue émotif", a-t-il raconté au Wall Street Journal.

Tim Cook, désormais glabre et grisonnant, la silhouette sportive, a travaillé en coulisses pour délocaliser les usines, coordonner la distribution et renforcer les profits que tire Apple de la vente de ses iPods, iPhones, iPads et autres iMacs en s'assurant que les produits frappés de la pomme ne croupissaient pas dans des entrepôts.

A son crédit, il y a aussi la négociation des contrats avec les fournisseurs pour maintenir des coûts concurrentiels. Cook, enfin, est considéré comme l'architecte de la stratégie commerciale d'Apple et notamment du lancement réussi des "Apple stores" partout dans le monde.

"Si Jobs était haut en couleur et une star des médias capable de générer du buzz, Cook, de son côté était le type calme concentré sur les opérations, qui s'assurait que la machine tournait bien dans la salle des moteurs", a noté récemment l'analyste Carmi Levy.

Steve Jobs, qui en avait fait son numéro deux avec le titre de directeur d'exploitation, lui avait déjà confié les rênes de l'entreprise pendant son long congé maladie en 2009, puis en début d'année, avant qu'il ne lui succède au poste de directeur général en août.

Cet homme très discret sur sa vie privé et non marié, travailleur infatigable est aussi connu pour être fan du cycliste Lance Armstrong, qu'il cite abondamment.

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