L'industrie québécoise des TIC se porte bien, mais fait face à certains défis

Publié le 27/03/2015 à 06:00

L'industrie québécoise des TIC se porte bien, mais fait face à certains défis

Publié le 27/03/2015 à 06:00

Par Denis Lalonde

L’industrie québécoise des technologies de l’information et des communications (TIC) se porte bien, mais doit relever certains défis pour poursuivre sa croissance.

C’est l’un des constats d’un rapport sur l’industrie conçu par TechnoCompétences, le comité sectoriel de la main-d’œuvre en TIC au Québec. 

Le Diagnostic sectoriel 2015 conçu par l’organisation soutient que l’industrie des TIC a vu son PIB progresser deux fois plus rapidement que celui de l’ensemble de l’économie québécoise depuis 1997. «Au Québec, entre 1997 et 2013, avec une croissance annuelle moyenne de 4,4%, le PIB du secteur des TIC a crû deux fois plus rapidement que le PIB total du Québec qui, pour sa part, a connu un taux de croissance annualisé de 2,1%», lit-on dans le document. 

L’étude ajoute que le secteur des TIC employait 154 000 travailleurs à travers la province en 2013, principalement dans les services informatiques (61%) et les télécommunications (25%). L’emploi en TIC a progressé de 2,8% par an au cours des cinq dernières années. Dans toutes les industries, incluant celle des technologies de l’information et des communications, on dénombrait 196 000 professionnels des TIC au Québec la même année. 

Le Diagnostic sectoriel dévoile également que 78% des 7 800 entreprises en TIC au Québec sont concentrées dans l’industrie des services informatiques. De plus, 88% d’entre elles comptent moins de 20 employés. 

La grande région de Montréal (Montréal, Laval, Laurentides, Montérégie et Lanaudière) regroupe 73% des entreprises du secteur, une situation semblable à 2009. La grande région de Québec (Québec et Chaudière-Appalaches) héberge quant à elle 10% des entreprises. 

Majoritairement des hommes

Une analyse de la distribution des effectifs selon le sexe révèle que les emplois étaient très majoritairement occupés par des hommes (80,7%) en 2011. «Cette proportion est nettement supérieure à la moyenne de l’ensemble des professions au Québec, où 51,9% des emplois sont occupés par des hommes», dit l’étude. TechnoCompétences précise que la situation s’est détériorée de ce côté, car en 2011, l’industrie des TIC comptait 1,9% moins de femmes qu’en 2006. «Pendant ce temps, la place des femmes sur le marché du travail a progressé de 0,7%», explique l’organisation. 

Salaire moyen de 68 000$

En 2014, après avoir colligé les données de plus de 11 000 professionnels. TechnoCompétences a établi un salaire annuel moyen pour un groupe de 46 emplois repères, estimant qu’il se situait à 68 000 dollars, alors que Statistique Canada évalue à 44 000 dollars le salaire annuel moyen au Québec. 

La problématique de la gestion des ressources humaines

Selon les employeurs québécois dans le secteur des TIC, le défi le plus important en matière de GRH est relié au recrutement de nouveaux travailleurs (48,5%), suivi de la gestion de la croissance de l’entreprise (39,8%); de la rétention de la main-d’œuvre (32,7%); du développement de nouvelles compétences chez les employés en TIC (31%) et de l’évolution de la structure organisationnelle de l’entreprise (24,6%).

Le Diagnostic sectoriel note que le délai d’embauche, soit le délai entre l’affichage d’un poste et la première journée de travail d’un nouvel employé, est de 46 jours en moyenne dans l’industrie des TIC, lui qui était de 40 jours en 2012.

«Depuis quelques années, on voit une accélération du nombre de professionnels en TIC dans l’ensemble de l’économie. D’où la pression sur l’industrie», soutient la directrice-générale de TechnoCompétences, Josée Lanoue.

Le document estime que l’industrie des TIC doit combler plus de 6000 emplois par année. 

Les principales raisons pour expliquer les difficultés en recrutement sont le manque de candidats avec les compétences ou spécialisations recherchées (77,2%), le manque de candidats avec expérience (71,3%), les demandes salariales trop élevées des candidats (42,7%), la concurrence des autres entreprises (40,9%), le manque de candidats ayant une maîtrise suffisante de l’anglais (18,7%) et le manque de diplômés (11,7%).

«En forte hausse depuis plusieurs années, il semble que le nombre de professionnels en TIC réponde ‘quantitativement’ à la demande des entreprises. Toutefois, les effets de pénurie se font toujours sentir lorsque vient le moment de combler des postes exigeant une expérience de 5 à 7 ans», note le rapport. 

Le document affirme également qu’après plusieurs années difficiles, l’ensemble des programmes d’études en technologies connaissent un regain de vie intéressant: «Le marché ne souffre pas à proprement parler d’une pénurie de nouveaux diplômés, mais les principaux programmes techniques (informatique et électronique) sont cependant toujours en déficit par rapport aux besoins», estime TechnoCompétences, qui ajoute que les efforts pour attirer davantage de femmes dans l’industrie donnent pour leur moment peu de résultats.

«Dans un autre ordre d’idées, les mesures prises pour exploiter plus efficacement le bassin de main-d’œuvre que représentent les personnes formées à l’étranger ont été très importantes au cours des dernières années et donnent des résultats intéressants. Les défis d’intégration sont toujours grands, mais de nombreux outils d’évaluation, d’analyse et d’implantation sont maintenant disponibles et ne demandent qu’à être déployés davantage auprès des populations immigrantes dans les entreprises d’accueil», note le rapport. 

Vincent Corbeil, le gestionnaire de projets en charge du rapport, explique qu’il est parfois très complexe d’aller chercher du talent à l’extérieur. «Certaines entreprises le font très bien, d’autres ne le font pas et d’autres ont peur de le faire. La problématique est de reconnaître les compétences étrangères», dit-il.

«La vitalité et la stabilité du secteur passe par un impératif de croissance des entreprises. Or, cette croissance exige des entrepreneurs une prise en charge rapide de la professionnalisation des pratiques d’affaires et de gestion des ressources humaines», explique M. Corbeil.

«Avec un taux de roulement de 17,3%, une gestion proactive des ressources humaines permet aux employeurs de se démarquer», ajoute-t-il. 

Globalement, TechnoCompétences estime que la croissance du bassin de main-d’œuvre passe par la promotion des carrières auprès des jeunes, l’amélioration des formations et par la rétention des étudiants dans les programmes de TIC au collégial et à l’université.

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