Journée noire pour RIM

Publié le 11/10/2011 à 17:50, mis à jour le 11/10/2011 à 18:23

Journée noire pour RIM

Publié le 11/10/2011 à 17:50, mis à jour le 11/10/2011 à 18:23

Par AFP

Photo : Bloomberg

Le canadien Research In Motion (RIM), affecté par des pannes majeures touchant son téléphone Blackberry, affrontait mardi une fronde d'actionnaires mécontents appelant à sa vente ou au remplacement de ses dirigeants alors que son action a déjà perdu 60% depuis le début de l'année.

Une panne affectait mardi la messagerie texte et le navigateur internet des téléphones BlackBerry, mais pas le service téléphonique. Elle touchait "des utilisateurs en Europe, au Moyen-Orient, en Afrique, en Inde, au Brésil, au Chili et en Argentine", a reconnu RIM dans un communiqué.

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La panne en Europe, au Moyen-Orient et en Afrique était la deuxième en deux jours et faisait l'objet de multiples moqueries et railleries sur Twitter.

"La vie serait tellement meilleure si mon BlackBerry fonctionnait: téléphonez et demandez un remboursement de service, tout le monde devrait le faire", écrivait un utilisateur sur Twitter.

"Ne paniquez pas, BlackBerry nous montre le chemin! Nous sommes à l'ère de l'iPhone. Pauvres fanas de BB...", renchérissait un autre.

La panne est due à la défaillance d'un "commutateur de coeur du réseau", a annoncé mardi en fin d'après-midi Research in Motion dans un courriel transmis à l'AFP.

"Bien que le système soit conçu de manière à réorienter le trafic vers un commutateur de secours, ce système de secours n'a pas fonctionné comme lors d'essais antérieurs", a précisé RIM.

"Par conséquent, un gros encombrement de données s'est créé et nous travaillons maintenant à l'éliminer et restaurer le service normal aussi vite que possible", conclut le bref communiqué, ajoutant les excuses de RIM pour les inconvénients subis par les usagers.

Des pannes sporadiques ont également été signalées mardi matin par des utilisateurs de BlackBerry en Amérique du Nord.

Plusieurs épisodes semblables ont paralysé le BlackBerry un peu partout dans le monde depuis de le début de l'année.

Ces pannes se produisent à un très mauvais moment pour le pionnier des "téléphones intelligents", qui n'a cessé de perdre du terrain face à ses principaux concurrents, l'iPhone d'Apple et les téléphones fonctionnant sous le système Android de Google.

RIM, qui a perdu plus de la moitié de sa valeur en Bourse depuis le début de l'année, a vu sa chute s'accélérer ces dernières semaines après la publication de résultats en forte baisse, en raison de ventes décevantes de ses produits.

Et plusieurs rumeurs concernant le rachat de RIM par un concurrent ou son éventuelle scission circulent depuis des semaines. RIM a même dû démentir récemment un analyste qui annonçait la mort prochaine de sa tablette PlayBook, lancée en avril et dont les ventes languissent.

Les seuls sursauts positifs en Bourse se sont produits à la suite de rumeurs, comme celles fin septembre, selon lesquelles l'investisseur américain Carl Icahn envisageait une prise de participation dans l'entreprise.

Paradoxalement, RIM semblait connaître un de ces regains de vie mardi en Bourse, l'action gagnant plus de 5% en clôture sur le Nasdaq et 3,46% à Toronto. Les actionnaires semblaient revigorés par une nouvelle salve qu'une banque d'affaires canadienne a tirée contre la direction de l'entreprise de Waterloo (Ontario).

Actionnaire mécontent de RIM, la banque Jaguar Financial Corporation a affirmé mardi qu'au moins 8% des porteurs de titres RIM soutenaient son appel lancé début septembre en faveur de la vente de la société ou d'un changement à sa tête.

Jaguar tire à boulets rouges sur le système de direction bicéphale de RIM -- groupe doté de deux co-PDG, James Balsillie et Mike Lazaridis --, qu'il veut supprimer.

"Le moment est venu pour un changement significatif et évident. Au niveau du conseil (d'administration), RIM a besoin d'un président indépendant et de nouveaux directeurs disposant d'une expérience technologique substantielle", affirme la banque.

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