Bien malin celui qui saura prédire les métiers de demain

Offert par Les Affaires


Édition du 28 Janvier 2017

Bien malin celui qui saura prédire les métiers de demain

Offert par Les Affaires


Édition du 28 Janvier 2017

Par Benoîte Labrosse

Michael Kamel, associé chez PwC, constate que la hausse du niveau de compréhension des TI par la population rend les centres de soutien technique de moins en moins pertinents.

Infonuagique, intelligence artificielle, réalité virtuelle, robotisation, blockchain, objets connectés : de nouvelles technologies de l'information et des communications (TI ou TIC) font constamment leur apparition, entraînant une augmentation, mais également une redéfinition, des besoins de main-d'oeuvre de cette industrie en mutation.

Les experts consultés par Les Affaires estiment qu'il est très difficile de faire des projections concernant les nouvelles exigences associées aux diverses technologies dites perturbatrices (disruptive). «L'enjeu est plutôt notre capacité à faire l'analyse prospective et tendancielle des besoins - souvent très techniques et reliés à des domaines d'affaires extrêmement précis - qui émergeront, pour être en mesure de préparer les entreprises à leur arrivée», affirme Vincent Corbeil, analyste sur le marché du travail chez TECHNOCompétences, le comité sectoriel de main-d'oeuvre en TIC. «Ce sont les mêmes programmeurs, architectes, intégrateurs et analystes en sécurité qu'aujourd'hui qui travailleront aux développements de ces nouveautés, donc ils doivent être en mesure de s'adapter.»

«Il faut absolument avoir le radar bien allumé, s'informer et se former», résume Marc Lapointe, directeur général adjoint de l'Association québécoise des technologies (AQT). Ce fut par exemple le cas avec l'infonuagique, le mode dans lequel les quelque 400 entreprises analysées par l'AQT ont vendu 34 % de leurs logiciels l'an dernier, selon son Baromètre de la compétitivité. «Leur principal défi réside dans la mise à jour des compétences de leurs employés et dans la compréhension des impacts que la nouveauté aura sur leurs opérations ainsi que sur les affaires de leurs clients», explique-t-il.

«Le besoin de requalification est constant, mais il ne faut pas sous-estimer la capacité desprofessionnels en TI à s'autoformer», note M. Corbeil. L'un des plus récents sondages de TECHNOCompétences place d'ailleurs l'autoformation comme principal vecteur de formation pour plus de 50 % desdits professionnels. «Aussitôt l'école terminée, la formation continue prend le relais», illustre l'analyste. «Je pense que ceux qui ont le goût de travailler en techno sont des gens qui aiment le changement et l'évolution, ajoute M. Langlois. Bien que ça aille en s'accélérant, ils sont capables d'y faire face, même qu'ils sont chanceux de pouvoir voir toutes ces nouveautés arriver en même temps.»

Plusieurs nouvelles occasions

Les travailleurs du domaine technologique peuvent aujourd'hui tirer profit d'ouvertures professionnelles plus diversifiées que jamais. «En termes d'emplois, l'industrie des TI croît deux fois plus vite que le reste des industries au Québec, estime Vincent Corbeil. Et elle croît encore plus vite dans les entreprises utilisatrices des TI que dans celles qui en produisent, même que nous nous attendons à continuer à observer la tendance des dernières années, soit que plus de 50 % des professionnels en TI oeuvrent dans des entreprises principalement utilisatrices.» Ces dernières se retrouvent autant dans les domaines bancaires que manufacturiers, dans le commerce au détail et la logistique. «Il y a une certaine pénurie dans notre propre secteur, parce que plusieurs professionnels peuvent maintenant choisir d'aller travailler dans une banque ou dans le service technologique d'une grande entreprise plutôt que dans l'industrie des TI», souligne Marc Lapointe.

Ils peuvent aussi opter pour le secteur public. «Les villes intelligentes et les services gouvernementaux, c'est un marché énorme, poursuit-il. Le gouvernement provincial entreprend un virage numérique et a annoncé qu'il embauchera près de 5 000 travailleurs spécialisés, donc les entreprises en TI devront soit combler les postes vacants, soit revoir leur façon de faire.»

Plusieurs d'entre elles ont déjà choisi la seconde option, selon Michael Kamel, associé stratégies d'affaires et d'entreprise chez PwC. «La standardisation des processus et des procédures dans les centres d'appels permet l'impartition vers les pays à bas coût ou l'embauche de nouveaux arrivants qui ont une bonne tête, mais pas nécessairement fait quatre ans d'études en informatique, fait-il valoir. Et la hausse du niveau de compréhension des TI par la population rend les centres de soutien technique de moins en moins pertinents.»

Sans compter que de plus en plus d'appareils connectés arrivent à diagnostiquer et à régler eux-mêmes certains bogues. «Vous pouvez, par exemple, recevoir un appel de Samsung disant : "Votre frigo m'a signalé un problème, est-ce que vous me permettez de faire des modifications dans son logiciel interne ?"», illustre M. Kamel. Les emplois de généralistes en triage et en diagnostic sont ainsi «en déclin».

À l'inverse, plusieurs nouveaux types de spécialités ont fait leur apparition et continueront à le faire. «Il y a dix ans, il n'y avait pas de professionnels en TI qui travaillaient dans les usines de réfrigérateurs, rappelle l'associé de PwC. Aujourd'hui, l'interconnectivité et l'automatisation qui caractérisent l'industrie 4.0 nécessitent des gens de TI partout où il y a des machines - des manufactures aux exploitations agricoles -, et ça crée de nouveaux rôles.»

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