Rouler en Tesla sans conducteur, un jeu d'enfant?

Publié le 31/05/2021 à 10:40

Rouler en Tesla sans conducteur, un jeu d'enfant?

Publié le 31/05/2021 à 10:40

Par AFP

(Photo: 123RF)

Trois hommes éméchés, cannettes de bières à la main dans une Tesla lancée à 100 km/h sur l'autoroute, qui chantent à tue-tête un refrain de Justin Bieber. Sur le siège conducteur, personne. 

Partagée sur le réseau social TikTok en septembre 2020, la vidéo intitulée «Tesla était le capitaine de soirée ce soir» a été partagée plus de 100 000 fois et aimée par près de deux millions d'internautes.

De nombreuses vidéos du même type, consultées par l'AFP, sont visibles sur les réseaux sociaux et montrent à quel point il est aisé de conduire une Tesla munie d'un système d'assistance à la conduite, sans même avoir besoin de s'asseoir derrière le volant. 

La pratique est pourtant illégale et fortement déconseillée par le constructeur automobile, qui rappelle sur son site internet que «l'attention complète de l'automobiliste et les mains sur le volant» sont requis en permanence. 

Pour empêcher les abus, le constructeur a imposé des garde-fous à ses technologies d'assistance à la conduite Autopilot (qui peut adapter la vitesse au trafic autoroutier) et Full Self Driving (garer la voiture, changer de voie, s'arrêter aux feux). D'autres options sont encore en version d'essai (FSD beta).

La Tesla alerte par exemple l'automobiliste et s'arrête si la ceinture n'est plus bouclée ou si les mains du conducteur ne sont pas assez sur le volant.

 

Tromper le véhicule 

Or, les réseaux sociaux fourmillent de vidéos détaillant les manières de «tromper» le véhicule hyper-technologique lorsque l'assistant est activé. 

L'association de protection des consommateurs Consumer Report a récemment montré qu'il était possible de faire rouler une Tesla seule grâce à de simples subterfuges.

«Les idiots resteront toujours des idiots qui chercheront à tromper le système», s'insurge «Dirty Tesla», président du Club des propriétaires de Tesla du Michigan, dans une vidéo sur son compte YouTube aux 55 000 abonnés. 

Selon lui, «ce n'est pas de la faute de Tesla. L'entreprise peut proposer des innovations, mais ils chercheront toujours à les détourner.» L'homme n'a pas donné suite aux sollicitations de l'AFP, tout comme Tesla.

Malgré ses rappels fréquents aux règles, le constructeur lui-même est pris dans son double langage. 

Lors d'une conférence en janvier, son patron, Elon Musk, affirmait que l'autonomie complète deviendrait «évidente (…) dans l'année». En 2015, le milliardaire disait qu'un véhicule entièrement autonome serait disponible dans les deux ans.

«Certains constructeurs sont plus prudents que d'autres sur leur manière de faire de la publicité», souligne Andrew Kun, professeur à l'Université du New Hampshire, qui travaille sur les interactions entre l'homme et la technologie dans le véhicule autonome.

«Le problème, c'est l'excès de confiance, penser que le système peut faire plus que ses capacités. C'est l'ennui lorsque l'on surnomme Autopilot quelque chose qui ne l'est pas du tout», poursuit-il. 

 

Accidents mortels 

D'autant que ces vidéos divertissantes apparaissent en décalage au moment où plusieurs accidents mortels ont impliqué une Tesla, sans qu'il soit possible d'écarter une responsabilité de l'assistant à la conduite. 

Le 17 avril, une Tesla s'est écrasée contre un arbre dans la banlieue de Houston au Texas, tuant les deux occupants du véhicule. Dans un rapport préliminaire, le Bureau national des transports et de la sécurité (NTSB) n'a pas dit clairement s'il y avait, ou non, quelqu'un au volant au moment de la collision.

Après la mort le 5 mai d'un homme près de Los Angeles, la police n'a pas su dire si l'Autopilot était enclenché dans le véhicule de ce trentenaire qui s'enthousiasmait, dans ce que la presse américaine a identifié comme son compte Instagram, du confort de la conduite sans les mains grâce à l'Autopilot.

Malgré les milliards de dollars de recherche et développement au fil des années, il n'existe pas à ce jour de véhicule autonome, Tesla évoluant dans la catégorie 2 sur l'échelle d'autonomie fixée par l'organisation professionnelle Society of Automotive Engineers, loin de la cinquième marche synonyme d'autonomie complète. 

Par ailleurs, la réglementation californienne interdit de faire de la publicité sur l'autonomie d'un véhicule s'il ne l'est pas, et le Department of Motor Vehicles (DMV) a indiqué à l'AFP qu'il «examine» actuellement le cas de Tesla.

 

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