La cofondatrice de Grab veut ouvrir la voie aux femmes dans la tech

Publié le 30/05/2022 à 08:12

La cofondatrice de Grab veut ouvrir la voie aux femmes dans la tech

Publié le 30/05/2022 à 08:12

Par AFP

Grab, qui a racheté l'activité d'Uber dans la région en 2018, vaut quelque 10 milliards de dollars américains et offre des services allant des paiements en ligne aux livraisons. (Photo: 123RF)

Singapour — Tan Hooi Ling, cofondatrice de Grab, vedette de la tech en Asie du Sud-Est, a réussi à briser les préjugés de genre grâce à son succès et espère ouvrir la voie à une nouvelle génération de femmes dans le secteur.

La société a annoncé ce mois-ci viser 40% de femmes dans ses postes de direction d'ici 2030, contre 34% actuellement et s'engage à une politique salariale égalitaire.

Quel est le principal levier pour l'égalité des sexes? «Les données», répond l'entrepreneuse malaisienne de 38 ans dans un entretien à l'AFP. «Les données nous forcent à rester honnêtes».

Des rapports réguliers «nous aident à vérifier combien de femmes nous avons dans les différentes équipes, qu'il n'y a pas discrimination cachée et que notre politique d'égalité salariale» est effective, explique-t-elle.

Au niveau mondial, les sociétés technologiques souffrent d'un fort déséquilibre entre hommes et femmes. Une étude de la société de conseil Accenture et de l'ONG Girls Who Code a montré que la proportion de femmes travaillant dans le secteur aujourd'hui est plus faible qu'en 1984.

Tan Hooi Ling a fondé en 2012 à Singapour avec un condisciple de Harvard, Grab, une entreprise de VTC devenue une application multiservice présente aujourd'hui dans toute la région avec des centaines d'ingénieurs. 

Elle espère faire du groupe un catalyseur pour plus d'égalité hommes-femmes.

«C'est le rôle que j'espère jouer, créer des environnements, comme ceux dans lequel j'ai eu la chance de grandir».

 

Cultures sexistes et toxiques

Mais le secteur doit relever des défis importants face à des cultures sexistes et toxiques dans nombre d'entreprises.

44% des fondatrices de société technologiques ont dit avoir été harcelées, selon un sondage auprès de plus de mille personnes de Women Who Tech. Des enquêtes pour agression sexuelle ont été ouvertes chez le géant chinois Alibaba, ou pour harcèlement sexuel et discrimination au sein du poids lourd du jeu vidéo américain Activision Blizzard notamment.

Pour mettre fin à une culture d'impunité, un rééquilibrage des effectifs est nécessaire, soulignent les militants.

En Asie du Sud-Est, environ 32% de la main-d'œuvre des sociétés technologiques est féminine, plus que la moyenne mondiale, selon une étude de Boston Consulting Group, mais plus bas que dans d'autres secteurs.

«Nous croyons qu'il faut rendre banale la présence des femmes dans le secteur technologique. En montrant beaucoup d'exemples de femmes qui ont bâti leur carrière dans la tech», souligne la responsable.

Les filles doivent être encouragées à étudier le développement informatique ou le traitement des données pour impulser le changement, souligne-t-elle.

«On doit contribuer à briser les préjugés», y compris dans les processus de recrutement, et en rendant plus compatibles les emplois avec la parentalité, souligne-t-elle.

 

Société de 10 G$ US

Tan Hooi Ling a grandi dans une famille malaisienne de la classe moyenne. Après des études d'ingénieur au Royaume-Uni, elle a rejoint la société de conseil McKinsey à Kuala Lumpur, la capitale malaisienne.

Elle s'est lancée ensuite dans un MBA à Harvard, où elle a rencontré Antony Tan — un Malaisien du même nom, mais qui n'est pas de sa famille, avec qui elle a créé la société de VTC.

«L'histoire derrière Grab est que nous voulions résoudre les problèmes de sécurité des taxis en Malaisie. J'ai une expérience personnelle à ce sujet, car j'avais l'habitude de travailler très tard (…) je devais souvent prendre des taxis pour rentrer chez moi, ce qui était une expérience que je redoutais vraiment chaque jour, parce que je me sentais toujours en danger.»

Une décennie plus tard, Grab, qui a racheté l'activité d'Uber dans la région en 2018, vaut quelque 10 milliards de dollars américains et offre des services allant des paiements en ligne aux livraisons. 

La jeune femme compare son rôle à celui du «plombier» du groupe, chargé de résoudre les problèmes d'infrastructures cachées.

Et la société fait face à d'importants défis. Depuis son entrée en Bourse sur le Nasdaq l'an dernier, sa valorisation a fondu de près des trois quarts après la publication de revenus en baisse.

«Je pense que nous sommes mieux placés avec des équipes plus diverses et un leadership qui a plus de diversité», souligne-t-elle.

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