L’industrie la plus écologique? Le minage de bitcoin

Publié le 28/03/2022 à 13:03

L’industrie la plus écologique? Le minage de bitcoin

Publié le 28/03/2022 à 13:03

Par François Remy

Dans de nombreux États américains, les mineurs de bitcoins jouent un rôle crucial dans le développement de l’énergie verte et durable grâce à la répartition de la charge. (Photo: 123RF)

LES CLÉS DE LA CRYPTO est une rubrique qui décode patiemment l’univers de la cryptomonnaie et ses secousses boursières, industrielles et médiatiques. François Remy se donne pour mission d’identifier les entrepreneurs prometteurs, de décoder les progrès techniques et d’anticiper les impacts industriel et sociétal de cette monnaie numérique.


(Illustration: Camille Charbonneau)

 

Les détracteurs du bitcoin risquent de disjoncter face à pareille affirmation. Comment cette industrie «d’extraction» des cryptomonnaies, dont l’impact énergétique était annoncé cataclysmique il n’y a pas si longtemps, pourrait-elle s’avérer au final si vertueuse? Éléments de réponse avec les analystes de Canaccord Genuity.

Des dirigeants d’entreprises issues de secteurs variés, mais aussi des acteurs directement impliqués dans les actifs numériques ont pris part dernièrement au sommet de Canaccord dédié aux infrastructures de la chaîne de blocs.

L’occasion de revenir sur la résilience dont a fait preuve cette industrie particulière du minage crypto au cours des dix-huit derniers mois malgré des cycles volatils (l’exode de Chine, la COVID, l’environnement macroéconomique actuel).

L'industrie attire de plus en plus les fournisseurs d’énergie, ont souligné à plusieurs reprises les intervenants. Et pour cause, les analystes Joseph Vafi, Michael Graham et Pallav Saini écrivent dans une note de synthèse pour leurs clients: «le minage de bitcoin émerge sûrement comme la plus écologique de toutes les industries».

Un point de vue défendu par le Bitcoin Mining Council (BMC) qui, se définit comme un «forum ouvert et volontaire», et réunit des acteurs industriels de l’écosystème crypto à l’instar du géant québécois du minage Bitfarms, son voisin torontois Hut8, leur homologue californien Marathon Digital. Le mix d’énergies renouvelables s’élevait à 66% sur les trois derniers mois de 2021, avait indiqué en janvier dernier le groupement d’intérêts.

Pourtant, l’extraction de BTC reste connotée négativement aux énergies polluantes. «Nous pensons que cette notion ne pourrait pas être plus éloignée de la réalité», insistent les analystes. «De puissantes relations complémentaires sont en train de s’établir entre les producteurs d’énergies renouvelables et les mineurs de bitcoin».

L’aubaine d’une industrie énergivore

En satisfaisant les besoins constants en électricité des mines crypto, ces producteurs sont soumis à moins de risques, singulièrement pendant les périodes de baisse de la demande. Les mineurs de BTC utilisent de l’énergie qui, autrement, «s’envolerait avec le vent» ou ne serait que «de l’eau qui coule sous les ponts».

Ainsi, poursuit-on chez Canaccord, les mineurs de bitcoin sont un moteur de l’expansion de la production d’énergie renouvelable et sans carbone dans toute l’industrie.

La polémique environnementale autour de la plus célèbre des cryptomonnaies reposerait sur un large problème de perception. Il serait possible d’assurer l’expansion de ces entreprises à forte croissance tout en maintenant une empreinte carbone neutre.

Dans de nombreux États américains, dont le Texas pour ne pas le citer, les mineurs de bitcoins jouent un rôle crucial dans le développement de l’énergie verte et durable grâce à la répartition de la charge.

D’un point de vue ESG (environnement, soutenabilité et gouvernance), l’extraction de bitcoins apparaît d’ailleurs beaucoup plus respectueuse de l’environnement que l’extraction de l’or, cette classe d’actifs traditionnels risquant de perdre des parts au profit du bitcoin, épingle-t-on chez Canaccord Genuity.

Des énergéticiens crypto-enthousiastes

Lors du sommet de Canaccord, une intervention d’un ancien haut fonctionnaire responsable de BC Hydro, David Nikolejsin, a apporté un éclairage intéressant sur le sujet. Dans son observation, il ressortait qu’au niveau local, provincial ou fédéral, la perception négative de l’industrie du mining persistait.

Il suffisait pour s’en convaincre de constater la législation entrée en vigueur récemment en Colombie-Britannique. Sans oublier la politique d’autosuffisance qui a imposé la nécessité de répondre à la demande de pointe avec de plus en plus d’énergie verte. Ce qui a entraîné un surplus d’énergie important.

Or, les mineurs de bitcoins aident les communautés locales, y compris les tribus indigènes, à proximité des installations minières en créant de nouveaux emplois, a indiqué David Nikolejsin

 

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