Les zones rurales seront plus durement frappées par les nouvelles technologies

Publié le 15/04/2019 à 07:01

Les zones rurales seront plus durement frappées par les nouvelles technologies

Publié le 15/04/2019 à 07:01

Par La Presse Canadienne

Les responsables fédéraux prévoient que les zones rurales, les petites villes et régions dépendantes de secteurs à haut risque subissent les effets négatifs les plus importants de l'automatisation tandis que le progrès technologique profitera surtout aux grands centres urbains.

Selon une présentation interne du gouvernement en août dernier, la ville d'Hawkesbury, en Ontario, comptait la plus grande proportion de travailleurs pouvant être le plus affectés par l'automatisation. On retrouve aussi sur cette liste des municipalités comme Lachute, Summerside (Île-du-Prince-Édouard), New Glasgow (Nouvelle-Écosse) et Quesnel (Colombie-Britannique).

«Une main-d'oeuvre locale moins scolarisée signifie que les zones rurales et les petites villes ont moins de chances de saisir les opportunités économiques offertes par les nouvelles technologies», lit-on dans la présentation du mois d'août dont la Presse canadienne a obtenu copie en vertu de la Loi sur l'accès à l'information.

«Des économies locales moins diversifiées signifient que les zones rurales et les petites villes ont moins de chances de s'adapter si les secteurs en place et les entreprises sont perturbés.»

La région de Hawkesbury a été touchée durement par ce phénomène. Ainsi, tout récemment, une machine à emballer automatisée a remplacé deux ouvriers dans une seule usine et un «oeil magique» contrôle la qualité au lieu d'une poignée d'ouvriers. Il y a trois ans, 100 travailleurs ont perdu leur emploi lorsqu'un entrepôt local a décidé d'automatiser le travail.

Steve Berniquez, du Syndicat des Métallos, n'est pas prêt à jeter l'éponge. «Nous devons protéger ce que nous avons», souligne-t-il.

Selon les données du dernier recensement, le secteur des services locaux est devenu la principale source d'emplois à Hawkesbury.

«Ces gens font fonctionner l'économie [locale], souligne Richard Leblanc, un coordinateur régional du Syndicat des Métallos. Nous nous concentrons beaucoup sur ces grands producteurs qui sont partis, mais une partie de ceux-ci ont été remplacés.»

La rapidité avec laquelle des villes comme Hawkesbury doivent s'adapter n'est pas évidente. Dans son exposé, le gouvernement souligne que les entreprises canadiennes ont traditionnellement peu recours aux nouvelles technologies. Il existe également une incertitude quant à la rapidité avec laquelle les nouveaux moyens techniques seront disponibles et l'ampleur de son impact sur un grand nombre de professions, y compris les médecins et les comptables.

Selon un rapport publié ce mois-ci par l'Institut Brookfield, il existe peu de réponses faciles pour les travailleurs qui souhaitent savoir quelles formations suivre pour se préparer. Ce document déplore l'absence d'une «prévision globale, détaillée et concrète des compétences recherchées».

«Un ensemble complexe de changements pourrait avoir un impact sur l'emploi au cours des 10 à 15 prochaines années. Certains, comme le vieillissement de la population, sont bien compris, tandis que d'autres, comme les changements technologiques, présentent un degré élevé d'incertitude, indique le rapport. Lorsque ces changements interagissent, l'incertitude augmente, ce qui rend difficile la prévision de l'avenir du marché du travail canadien et, plus précisément, des compétences qui seront les plus recherchées.»

Le dernier budget des libéraux fédéraux promettait des dépenses de 1,7 milliard $ pour offrir un crédit d'impôt pour la formation et des prestations d'assurance-emploi permettant de couvrir les salaires en l'absence du travail. Les Métallos s'interrogent sur la capacité des travailleurs à faible revenu à payer les coûts initiaux des programmes et s'inquiétaient du temps libre des entreprises où le temps de formation était réduit au minimum en raison de la pénurie de personnel.

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