La CCMM lance un Tinder pour combler les espaces locatifs disponibles

Publié le 22/04/2022 à 17:01

La CCMM lance un Tinder pour combler les espaces locatifs disponibles

Publié le 22/04/2022 à 17:01

Par Catherine Charron

La plateforme Espaces et cie est la solution proposée pour éviter une hausse du taux d'inoccupation au centre-ville. (Photo: Samuel Charron pour Unsplash)

Si les travailleurs reviennent bel et bien au centre-ville, n’en demeure pas moins que le nombre de pieds carrés disponibles et inutilisés croit, et la Chambre de commerce du Montréal Métropolitain souhaite renverser la vapeur grâce à la plateforme Espaces et cie.

En effet, dans l'étude «Espace à bureaux au centre-ville de Montréal» réalisée par la firme IdéesFX dont les résultats ont été publiés le 22 avril 2022, la CCMM a pu constater que des facteurs liés à la pandémie «pourraient causer une augmentation substantielle du taux de disponibilités des espaces à bureaux».

D’ici trois ans, ce sont surtout dans les immeubles de catégorie B et C -moins prestigieux et moins desservis par le transport collectif, et donc moins attrayant pour les employés-, que cette hausse devrait être plus importante. Le taux de disponibilité devrait y atteindre 26% et 30% respectivement sur cette période. Déjà, depuis le début de la pandémie, les taux d’inoccupation y ont doublé.

Or, même s’ils sont présentement moins prisés, ceux-ci comblent un besoin, prévient Michel Leblanc le président de la CCMM, qui met en garde une reconversion massive de ces espaces à bureaux en du résidentiel ou du commercial.

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Après tout, selon leur étude, une entreprise sur cinq qui a l'intention de se relocaliser et qui ne se trouve pas déjà au centre-ville considérerait s'y installer.

C’est donc l’occasion, croit Michel Leblanc, de tisser «des maillages entre les locataires actuels» et des organisations complémentaires qui n’ont toujours pas de pied-à-terre au coeur de Montréal, et c’est ce à quoi servirait sa plateforme non transactionnelle et gratuite Espaces et cie.

Cette «agence de rencontre» mettrait en relation les locataires ou propriétaires qui ont de l’espace disponible et celles qui sont à la recherche d’un nouveau bail.

La CCMM espère ainsi «rendre le marché plus fluide pour que l’espace disponible se remplisse le plus rapidement possible», redynamiser le centre-ville et y attirer des entreprises qui ne s’y installaient pas auparavant. Il pourrait donc devenir «un peu moins corporatif et un peu plus “running shoes”», illustre Michel Leblanc.

 

Une offre plus adaptée

Ces sociétés, comme celles du secteur de la technologie ou les start-up par exemple, boudaient jusqu’à présent le centre-ville, car les coûts y étaient plus élevés, ou encore, car il était «ringard pour les nouveaux travailleurs, qui convoitaient plutôt le Mile-Ex».

Ce n’est plus tout à fait vrai aujourd’hui, précise le président de la CCMM, puisque des entreprises technos attrayantes comme Google s’y sont installées – y ramenant du même coup des talents – et que ces maillages issus d’Espaces et cie peuvent en réduire la facture.

La plateforme devrait attirer trois types d’organisations, croit Michel Leblanc : celle qui se fait reprocher par ses employés d’être difficilement accessible en transport en commun, celle qui est en croissance, mais qui n’a besoin que de quelques bureaux et d’une salle de conférence par exemple, ou encore la société qui souhaite mener un projet-pilote.

«Depuis très longtemps, des entreprises en région se demandent si elle gagnerait à avoir un pied-à-terre de développement d’affaire au centre-ville de Montréal, et ne veulent donc pas d’un bail de cinq ans et de nombreux bureaux.»

Outre de combler l’espace vacant, la plateforme compte générer des synergies entre «les grands locataires» de tous les secteurs des services du centre-ville et les petites start-up.

Les institutions bancaires leur ont notamment laissé entendre qu’elles seraient prêtes à accueillir d’autres organisations dans leurs pieds carrés non utilisés si elles sont issues de la fintech par exemple.

«L’intention change, avant ce n’était pas présent […] là ce sont des entreprises qui elles-mêmes veulent créer des mini-hubs», souligne Michel Leblanc.

 

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