Ces jeunes misent sur les robots pour accroître productivité et bonheur des vaches

Offert par Les Affaires


Édition du 16 Septembre 2017

Ces jeunes misent sur les robots pour accroître productivité et bonheur des vaches

Offert par Les Affaires


Édition du 16 Septembre 2017

Photo: 123rf.com

C'est à la fois une question de productivité et de qualité de vie. Voilà pourquoi les frères Frédéric et Nicolas Pelletier, qui ont respectivement 39 et 34 ans, investissent 3,2 millions de dollars pour robotiser leur ferme laitière de Saint-Donat-de-Rimouski. Simplement dit, les deux jeunes entrepreneurs ont décidé que la meilleure défensive demeure l'offensive, étant donné le statut incertain de l'industrie laitière québécoise dans un ordre mondial en plein changement.

Pour se rendre à leur ferme, il faut dépasser Rimouski, continuer vers l'est et monter dans l'arrière-pays, là où on ne s'attend pas toujours à trouver des exploitations de cette envergure ni de cette modernité.

Frédéric Pelletier sourit quand le journaliste venu de la ville s'en étonne. D'autant que son frère et lui ne sont pas les seuls dans le secteur à investir dans des équipements robotisés. D'autres producteurs proactifs se dotent de systèmes à la fine pointe. Nous sommes loin de l'agriculture de survivance. Leur initiative a été suffisamment remarquée pour que le magazine Coopérateur, de la Coop fédérée, leur consacre un article intitulé «Ferme Dupotier passe en quatrième vitesse», dans lequel on souligne qu'ils ont décidé de «miser gros».

La Ferme Dupotier se trouve à Saint- Donat-de- Rimouski, là où on ne s’attend pas toujours à trouver des exploitations de cette envergure ni de cette modernité.

«L'équation n'est pas compliquée, souligne Frédéric Pelletier. Plus une vache produit de lait, plus elle est rentable.» Leurs robots, qui devraient être fonctionnels cet automne alors qu'ils auront plus que doublé la superficie de l'étable, permettront de maintenir trois traites par jour et d'obtenir en moyenne 38 litres de lait par vache (38 !), soit une hausse de près de 15%.

Seront-elles pressurisées de façon abusive? Pas du tout! Au contraire, leur qualité de vie, si on peut s'exprimer ainsi, s'en trouvera améliorée.

Le nouvel aménagement leur permettra alors de se déplacer librement dans l'étable, au lieu de rester attachées. Ce sont elles qui décideront du moment où elles prendront place dans le petit enclos robotisé qui s'occupera d'elle.

Chaque vache a sa puce que le robot détecte. Il lui donne alors à manger, un mélange soigneusement dosé pour chacune, et elle se nourrit pendant qu'un mécanisme s'ajuste sur ses trayons. Quand la traite est terminée, elle s'en va tout bonnement alors que le lait est dirigé dans un grand réservoir.

Rien de brutal avec ce système plus efficace qui permet de souffler et de vaquer à d'autres tâches. «Tout est informatisé et les données nous arrivent en temps réel, explique Frédéric Pelletier. Si je suis sur mon tracteur et qu'un problème survient, le robot m'envoie une alarme sur mon téléphone.» La magie d'Internet...

Pour cette raison, la Fédération québécoise des municipalités a demandé maintes fois de voir à ce que la couverture en région rurale soit améliorée. Sans réseau, pas d'automatisation.

Capacité doublée

C'est en 2007 que Frédéric et Nicolas ont racheté la ferme de leurs parents, lesquels ont sûrement dû se montrer accommodants pour que les deux jeunes hommes puissent assurer la relève. Ils ont depuis doublé leur capacité de production, en achetant sans cesse les nouveaux quotas nécessaires pour y parvenir. Leur troupeau compte maintenant une centaine de vaches en lactation, plus quelque 65 génisses qui le seront bientôt. L'objectif est d'atteindre 220 vaches.

On installera d'abord trois systèmes robotisés, tout en projetant d'en ajouter un quatrième plus tard. C'est déjà impressionnant, mais Frédéric Pelletier se souvient d'avoir visité plus tôt avec son frère une grande exploitation, en Indiana, aux États-Unis, qui comptait 5 000 vaches et 24 robots du même genre.

Voilà ce à quoi les producteurs québécois font face. La partie s'annonce rude, mais les frères Pelletier regardent droit devant, même si la vie ne sera plus jamais pareille. «Mon père a tiré les vaches à la main, et mes enfants seront peut-être les derniers à avoir installé les trayeuses à la main» explique Frédéric, qui ajoute, en pensant à ses robots et à leur effet sur ses vaches : «C'est tout juste si ça ne les fera pas parler !»

À la une

Dette et déficit du fédéral: on respire par le nez!

19/04/2024 | François Normand

ANALYSE. Malgré des chiffres relativement élevés, le Canada affiche le meilleur bilan financier des pays du G7.

Budget fédéral 2024: «c'est peut-être un mal pour un bien»

19/04/2024 | Philippe Leblanc

EXPERT INVITÉ. Les nouvelles règles ne changent pas selon moi l'attrait des actions à long terme.

Multiplier la déduction pour gain en capital, c'est possible?

19/04/2024 | WelcomeSpaces.io

LE COURRIER DE SÉRAFIN. Quelle est l'avantage de cette stratégie?