Signé Local: l’art de relancer une bonne idée


Édition du 15 Juin 2022

Signé Local: l’art de relancer une bonne idée


Édition du 15 Juin 2022

Par Catherine Charron

La PME de La Prairie Signé Local a ouvert des boutiques éphémères dans 14 succursales du détaillant La Baie depuis la fin du mois de mai. (Photo: courtoisie)

Depuis la fin du mois de mai, Signé Local, qui s’est donné comme mission de faire découvrir des produits québécois au grand public, a ouvert des boutiques éphémères dans 14 succursales du détaillant La Baie. C’est la plus récente initiative de sa nouvelle équipe de direction pour faire la part belle au fabriqué et conçu dans la province.

Dawei Ding, Louis Lespérance et Charles Lespérance, tous avocats de formation, comptent bien miser sur un arsenal d’outils marketing bien huilés pour permettre à la PME de La Prairie d’accomplir sa mission. «On a vu le potentiel de croissance immense de la bannière qui avait déjà beaucoup crû depuis ses débuts. En deux ans, son chiffre d’affaires a grimpé de 40% à 50 % annuellement, sans aucun effort marketing», souligne le président, Dawei Ding.

 

Premier chantier: l’expérience client

Ainsi, au cours des derniers mois, Signé Local a à la fois rafraîchi la mise en page et l’identité visuelle de sa boutique en ligne, ainsi que l’espace de ses quatre points de vente qui ont pignon sur rue à Saint-Bruno, Québec, Montréal et Brossard pour «améliorer la qualité du service offert».

L’équipe de la bannière s’est, du même coup, attelée à la tâche de gommer certains irritants, en s’assurant par exemple que tous les items en boutique étaient aussi offerts en ligne — ce n’était pas toujours le cas dans le passé — tout en rehaussant ses atouts existants.

«On a 6500 produits en stock. De coordonner la livraison, le ramassage en magasin, c’est un casse-tête énorme, affirme Dawei Ding. On travaille à uniformiser le processus pour que le consommateur ait le même niveau de service que sur Amazon, avec un service à la clientèle rapide et un site intuitif».

L’avocat, qui a surtout travaillé auprès des start-ups, n’est pas dupe:certains des précédents créés par Amazon Prime en ma-tière de commerce en ligne ne peuvent être accomplis à leur échelle. Puisque Signé Local n’a pas d’entrepôt aux quatre coins du Québec, elle tire plutôt profit de ses points de vente actuels, repensés en conséquence, pour emballer et acheminer plus tôt les commandes.

 

Ouvrir les vannes

Bien que l’entreprise ait fait ses premières armes sur Internet, elle avait très peu mis d’énergie sur ses réseaux sociaux, estime son président:«On n’avait au début que 500 abonnés par plateforme. Sur Pinterest, on avait au-dessus d’un million d’impressions par mois, mais ce n’était pas vraiment capitalisé», s’étonne-t-il.

Les nouveaux dirigeants se sont donc entourés de trois expertes en design graphique, en gestion de communauté et en création de contenu pour parvenir à générer un engouement autour de l’écosystème de Signé Local, qui existe depuis 2015.

Pas à pas, leur calendrier de diffusion et leur pipeline de production s’adaptent afin d’offrir du «contenu de qualité»qui saura attirer les clics vers la plateforme, tout en faisant la promotion de partenariats avec d’autres enseignes québécoises, comme les Fermes Lufa, une stratégie qui porte ses fruits jusqu’à présent, confirme Dawei Ding.

Cela rime inévitablement avec «somme substantielle, acquiesce Dawei Ding. Tu n’as pas le choix, et c’est correct, puisque ça rapporte des ventes».

En effet, les ventes de la première semaine de 2022 ont pratiquement atteint le niveau enregistré pour tout le mois à la même période l’an dernier. En mai, elles ont bondi de 40 % en un an. Si la conjoncture économique y est peut-être pour quelque chose, celui qui a repris Signé Local ne minimise pas l’effet des nombreux changements apportés afin de susciter l’intérêt des consommateurs.

 

Une touche humaine

L’entreprise a aussi investi dans la formation des conseillers en boutique et dans l’ajout de travailleurs sur le plancher pour répondre à la demande. «Ce n’est pas comme une station d’essence où tu fais un plein, tu payes, puis tu t’en vas. Il y a une histoire derrière chaque article, ça prend un humain pour la raconter. Nos employés peuvent passer de 5 à 10 minutes par client.»

Bien que leur gestion différente puisse lui causer quelques embûches supplémentaires, Dawei Ding est persuadé que ces deux points de contact sont indispensables au modèle d’affaire de la PME. «Nos clients aiment tellement l’expérience de découvrir en magasin, toucher le produit et les sentir, et ce, même pour l’élaboration de paniers-cadeaux de nos ventes aux entreprises. On en envoie 10 000 par année.»

C’est d’ailleurs cette sensation bien particulière que procure une visite en boutique qui leur a permis de séduire La Baie, croit-il.

Outre de faire rayonner leurs produits et leurs paniers-cadeaux, ces boutiques éphé- mères leur permettront aussi d’atteindre des marchés dans lesquels la bannière n’avait pas encore physiquement mis les pieds.

«Les infolettres, les réseaux sociaux, la publicité ciblée et l’affichage, notamment, seront les meilleurs moyens pour informer le public que nos articles y sont désormais en vente», indique l’avocat.

Si ce test québécois se passe bien, c’est dans le reste du pays que Signé Local pourrait se retrouver, la possibilité de s’implanter ailleurs au Canada n’étant pas écartée.

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