Faire sa place au soleil dans un marché qui s'ouvre


Édition du 05 Novembre 2016

Faire sa place au soleil dans un marché qui s'ouvre


Édition du 05 Novembre 2016

Par Pierre Théroux

[Photo : 123RF/Vladimir Ochakovsky]

Le réchauffement des relations entre Cuba et les États-Unis, et l'éventuelle levée de l'embargo qui dure depuis plus de 50 ans créent un engouement croissant pour cette île des Caraïbes, qui ouvre de plus en plus grandes ses portes au commerce international et aux investissements étrangers. Les occasions d'affaires - et les embûches - y sont nombreuses.

«Le marché cubain présente un fort potentiel de croissance, et ce, dans plusieurs domaines. Mais l'absence de concurrence américaine ne devrait pas durer encore très longtemps. Mieux vaut en profiter rapidement», dit Veronica Acuña, conseillère en affaires internationales à la direction des marchés de l'Amérique latine, de l'Afrique et du Moyen-Orient du ministère québécois de l'Économie, de la Science et de l'Innovation (MESI).

Sans compter que plusieurs autres pays déploient aussi des efforts importants pour s'assurer une place au soleil dans ce marché de plus de 11 millions d'habitants qui a longtemps été isolé économiquement. «Pendant notre séjour à Cuba, nous avons croisé des délégations venues du Vietnam et du Panama», indique Mme Acuña, qui accompagnait une délégation québécoise composée d'une quarantaine d'entreprises et d'organisations, en septembre.

Or, le ministère s'attendait initialement à piloter une mission d'une douzaine d'entreprises seulement. «Cela montre l'intérêt grandissant pour ce marché. Le Québec est bien placé pour profiter de la relance économique de Cuba, en vertu de son expertise dans certains secteurs d'activité, mais aussi d'un préjugé favorable, alors que le Canada n'a jamais rompu ses relations diplomatiques», souligne Rafael Sanchez, qui dirige l'équipe économique se consacrant aux marchés de l'Amérique latine, de l'Afrique et du Moyen-Orient du MESI.

Nancy Lussier, vice-présidente de l'exportateur de camions lourds et de pièces Terracam Équipement, fait écho à ces propos. «Les Cubains nous connaissent très bien, comme touristes et comme gens d'affaires. Ils apprécient la culture des entreprises d'ici, souvent familiales, qui n'hésitent pas à partager leurs connaissances», dit la dirigeante de cette division du Groupe Lussier qui brasse des affaires avec Cuba depuis 25 ans.

Pour l'heure, les échanges économiques entre le Québec et Cuba sont modestes, mais en croissance. Au cours des cinq dernières années (de 2011 à 2015), la valeur des échanges commerciaux entre les deux partenaires est passée de 67,8 à 85,6 millions de dollars, ce qui représente une augmentation de 26,3 %. Durant cette période, les exportations (84 M$) ont très largement surpassé les importations.

L'ouverture du marché cubain et la fin progressive de l'embargo amènent de nouvelles possibilités de développement économique. «Une période de prospérité s'amorce. Il y aura davantage de touristes, et les Cubains auront plus d'argent pour acheter davantage de produits», fait valoir Michel Leblanc, président et chef de la direction de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain.

Des secteurs demandés

Des entreprises québécoises des industries de la construction, des sciences de la vie, des technologies de l'information, de l'agroalimentaire et du tourisme participaient à la mission économique du gouvernement québécois.

L'Institut de tourisme et d'hôtellerie du Québec (ITHQ) en a profité pour conclure une entente de collaboration avec le ministère cubain du Tourisme. Cet accord, qui s'échelonnera sur une période de 8 à 10 ans, vise à perfectionner la main-d'oeuvre de ces deux secteurs d'activité à Cuba.

Le secteur énergétique pourrait aussi profiter des besoins grandissants à Cuba. «Le gouvernement a fait de l'énergie un secteur prioritaire de développement. Le créneau des énergies renouvelables a un grand potentiel, notamment l'utilisation de la biomasse à partir des résidus de canne à sucre», indique M. Sanchez.

Les besoins en infrastructure sont aussi pressants. «Beaucoup d'infrastructures cubaines devront être construites ou rénovées», note Michel Leblanc. Le Québec et la région de Montréal comptent aussi des «fleurons du secteur du divertissement qui pourraient faire leur marque à Cuba».

Création d'une zone franche

À partir de 2011, avant le rapprochement avec les États-Unis, Cuba a adopté de nouvelles politiques afin d'établir une économie de marché plus décentralisée et d'attirer davantage d'investissements étrangers. Cuba a du même coup annoncé la création d'une zone spéciale de développement industriel et logistique au port de Mariel. Cette sorte de zone franche de 465 kilomètres carrés, située à 45 km à l'ouest de La Havane, accueille des entreprises étrangères qui veulent implanter des centres de production ou de distribution sur l'île cubaine.

Terracam, qui compte déjà des bureaux administratifs à La Havane, envisage d'ailleurs de s'y installer. «Nous sommes en discussion pour implanter un centre de services et de dépôt de pièces pour les véhicules lourds, une école de mécanique, et pour faire la remise à neuf de moteurs», précise Mme Lussier.

À lire aussi :

Trois conseils pour devenir fournisseur à Cuba

Le Groupe Océan renforce sa présence dans le Sud

Plani-Expert et la stratégie du mojito

Honco résiste aux ouragans et aux concurrents

À la une

Bourse: Wall Street a rebondi

Mis à jour le 22/04/2024 | lesaffaires.com, AFP et Presse canadienne

REVUE DES MARCHÉS. La Bourse de Toronto a légèrement progressé lundi.

Bourse: les gagnants et les perdants du 22 avril

Mis à jour le 22/04/2024 | LesAffaires.com et La Presse Canadienne

Voici les titres d'entreprises qui ont le plus marqué l'indice S&P/TSX aujourd'hui.

À surveiller: Meta Platforms, 5N Plus et Lycos Energy

Mis à jour le 22/04/2024 | Jean Gagnon

Que faire avec les titres de Meta Platforms, 5N Plus et Lycos Energy ? Voici quelques recommandations d’analystes.