Variant Omicron : pessimisme pour les PME et prévision de croissance en baisse

Publié le 19/01/2022 à 13:08

Variant Omicron : pessimisme pour les PME et prévision de croissance en baisse

Publié le 19/01/2022 à 13:08

Par Emmanuel Martinez

«Les problèmes liés à la chaîne d’approvisionnement causent des maux de tête à la majorité [des entreprises]», mentionne une étude de Deloitte Canada, publié mercredi. (photo Dominik Luckmann pour Unsplash)

La montée du variant Omicron et les restrictions sanitaires qui en découlent ont provoqué une chute de l’optimisme des PME, tandis que des prévisions de croissance économique sont revues à la baisse pour cette année.

Mardi, la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) a révélé que son Baromètre des affaires est tombé à son plus bas niveau depuis avril 2020.

«Les plans d’embauche sont à nouveau négatifs et les chefs de PME qui estiment que leur entreprise est actuellement en difficulté sont plus nombreux que ceux qui la jugent en santé. Cela montre clairement que beaucoup d’entreprises sont dans une situation précaire», a affirmé Simon Gaudreault, vice-président de la recherche nationale à la FCEI, par communiqué. 

Le sondage mené par la FCEI auprès des PME indique que près d’un quart (24%) des propriétaires de PME prévoient réduire leur personnel à temps plein durant les trois premiers mois de l’année. Seulement 16% comptent embaucher des employés. Près du tiers (31%) soutiennent que leur PME va mal contre 29% qui disent être contents de leurs bilans. «C’était tout l’inverse en décembre puisque seuls 19% des entrepreneurs déploraient leurs résultats, contre 39% qui en étaient satisfaits», a noté la FCEI.

Deloitte révise ses prévisions à la baisse

Le pessimisme des entreprises semble justifié, selon une analyse publiée mercredi par Deloitte Canada. Cette firme prévoit que l’économie canadienne devrait progresser de 4% cette année, soit trois points de pourcentage de moins que ce qui était anticipé auparavant. Elle mentionne qu’il s’agit d’un ralentissement temporaire dû à Omicron, car elle prédit un essor significatif l’an prochain à 2,7%.

«Comme nous avons pu le constater au moment des vagues précédentes, la croissance économique subira non seulement les conséquences des mesures de santé publique visant à limiter la propagation, mais aussi de la perte de confiance des consommateurs et des entreprises, a écrit l’économiste en chef de Deloitte, Craig Alexander. L’appréhension des foules incitera plus de ménages à rester chez eux, et les entreprises réagiront naturellement à l’incertitude de la demande en réévaluant leurs plans d’embauche et d’investissement.»

Deloitte Canada estime toutefois que les conditions propices au redressement économique, comme l’épargne des consommateurs et les prix élevés des matières premières, sont toujours là.

«Les ménages devraient continuer à être le principal moteur de la croissance à court terme, a précisé l’économiste en chef. Les consommateurs ayant moins de possibilités de dépenser ce qu’ils gagnent, l’épargne a grimpé en flèche et offert une réserve d’argent qui soutiendra la reprise.»

Le rapport fait valoir que des facteurs comme la pénurie de main-d’œuvre, l’inflation, ainsi que les ratés des chaînes d’approvisionnement risquent de plomber l’expansion économique.

«Les problèmes liés à la chaîne d’approvisionnement causent des maux de tête à la majorité [des entreprises], mentionne l’étude. Si certains secteurs sont durement touchés par des pénuries précises, comme le manque de puces à semi-conducteurs dans l’industrie automobile, presque tous sont affectés par la montée en flèche des frais d’expédition, qui ont augmenté de plus de 300% depuis janvier 2020.»

Mais ce sont des défis structurels qui risquent de nuire davantage à l’économie canadienne, d’après Deloitte Canada qui montre du doigt les faibles d’investissement des entreprises et gains de productivité.

«Les stocks de machinerie et de matériel détenus par les entreprises canadiennes ont diminué de plus de 9% au cours des sept dernières années, ce qui limitera notre capacité à répondre à la croissance de la demande mondiale», peut-on lire dans le document.

Les exportations de marchandises sont toujours inférieures d’environ 5% à ce qui prévalait avant la pandémie. La firme prévoit cependant une solide progression pour les exportations de services, même si une reprise complète ne surviendra pas avant l’an prochain, soit lorsque les risques sanitaires s’amenuiseront.

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