Partenaires Walter Capital a 100M$ pour faire croître les PME

Publié le 07/12/2015 à 08:47

Partenaires Walter Capital a 100M$ pour faire croître les PME

Publié le 07/12/2015 à 08:47

Par Dominique Beauchamp

Le trio derrière Partenaires Walter Capital : Pierre Fitzgibbon à gauche, Pierre Somers au centre et Éric Phaneuf à droite. Photo: Jérome Lavallée

Les PME ont une nouvelle porte à laquelle cogner pour réaliser leurs ambitions.

Partenaires Walter Capital se donne la mission de financer et de soutenir des PME d’ici et d’ailleurs qui veulent accélérer leur croissance, réaliser des acquisitions ou prendre de l’expansion à l’étranger.

La société de Montréal démarre avec un capital initial de 100 millions de dollars, injectés par la famille Somers. Celle-ci est propriétaire du spécialiste du traitement des surfaces de métal Walter Technologies pour surfaces, de Pointe-Claire.

Le fabricant d’abrasifs, d’outils et de solutions chimiques, né en 1952, est aujourd'hui établi dans sept pays de l’Amérique du Nord, de l’Amérique du Sud et de l’Europe.

Le placement n’est pas nouveau pour la famille Somers qui investit depuis 20 ans le surplus de capital de Walter Technologies dans d’autres entreprises privées ou en Bourse.

En 2014, le bras financier de la famille est notamment devenu un actionnaire minoritaire du propriétaire des grossistes alimentaires Mayrand et Alimplus.

D’ailleurs, la vente à fort profit de toutes ses actions du fournisseur de services maritimes Logistec(Tor.,LGT.A,44,70$), un placement qu’elle a détenu pendant 20 ans, finance en partie la nouvelle société de placements.

«La mise sur pied de Partenaires Walter Capital est avant tout un choix de répartition d’actif. Les placements privés nous ont procuré nos meilleurs rendements. On a jugé bon de créer une entité à part qui pourra s’impliquer davantage dans ses placements», explique en entrevue Pierre Somers, le fils du fondateur de Walter Technologies.

La société vise un créneau qu’elle considère peu servi : les PME qui dégagent déjà un bénéfice d’exploitation de 5 à 15 millions de dollars, mais qui ont besoin de nouveaux moyens pour passer à une autre étape.

Pour ce faire, M. Somers s’est associé à deux acteurs du milieu des affaires.

Pierre Fitzgibbon a piloté de nombreux financements d’entreprises à la Banque Nationale(Tor., NA) avant de diriger le fournisseur de suppléments naturels Atrium Innovations entre 2007 à 2014. La société a ensuite été vendue au fonds européen Permira, pour 2,1 milliards de dollars.

Jusqu’à tout récemment administrateur d’une filiale de Cascades(Tor., CAS), Éric Phaneuf a pour sa part enfilé une série de postes administratifs chez Mega Brands, Médiagrif, AAER, Cognicase entre autres, depuis 2000, où il a participé à divers financements, restructurations et transactions.

Une approche interventionniste

Les trois hommes estiment offrir aux PME une proposition qui se distingue de celle d’autres institutions et investisseurs.

MM. Fitzgibbon et Phaneuf comptent bien mettre à contribution leurs expériences professionnelles et leur réseau d’affaires pour faire progresser les PME choisies.

«On veut être interventionniste de la bonne façon, pour créer de la valeur. Ce sera à nous de faire valoir notre bagage d’expériences et de contacts auprès des PME qui viendront nous voir ou que nous solliciterons», indique M. Fitzgibbon, en ajoutant que Walter Capital sera plus souvent qu’autrement l’actionnaire majoritaire afin de maximiser son impact.

Un cas-type pourrait être celui d’un entrepreneur qui souhaite diversifier son patrimoine en vendant 70% de son entreprise, tout en restant engagé et actionnaire pour tirer profit de son expansion.

La société d’investissement puisera bien sûr dans le savoir-faire industriel et financier du Groupe Walter et celui de la Société financière Walter, dont le conseil est présidé par le banquier de carrière François Beaudoin.

La capital et les compétences de Watermill Group, un partenaire américain de longue date de la famille Somers, seront aussi mis à profit. Cette firme familiale en banlieue de Boston se spécialise dans l’achat, la restructuration et le financement de PME depuis 30 ans.

La société est fin prête à déployer son capital, mais n’est pas pressée de l’investir.

«Il vaut mieux travailler sur un ou deux cas par année que de s’éparpiller. Dans ce genre de placements privés, on vise un rendement sur l’investissement d’au moins 20% par année sur un cycle de 5 à 7 ans», précise M. Fitzgibbon.

Là encore, contrairement aux fonds d’investissement privés, Partenaires Walter Capital ne s’impose pas de date de sortie.

«On a le luxe d’être patient. En bout de ligne, on veut du rendement. Il faudra parfois laisser grandir nos PME pour y arriver», ajoute le financier.

Souci de relève

Il n’y a pas que l’entreprise familiale et les rendements qui intéressent M. Somers, la relève pour des postes stratégiques, aussi.

Pour y voir, il a instauré le programme Objectif : Relève/Next to Succeed qui offre des stages payés de 3 à 4 mois à la haute direction, aux étudiants universitaires.

L’initiative s’inspire de la culture de mentorat et d’apprentis très répandue en Allemagne d’où proviennent le père et le grand-père de M. Somers.

À sa deuxième année, le concours de stages a été ouvert aux universités de Vancouver, d’Edmonton et de Toronto.

Pour sa troisième année en 2016, le programme s’étendra à d’autres employeurs canadiens qui offriront aussi des stages.

«L’expérience a été très concluante pour nous. Les stages rémunérés attirent les meilleurs candidats et donnent de la valeur au stagiaire et à ses fonctions aux yeux de toute l’organisation. Le stagiaire peut aussi réseauter très tôt dans sa carrière en assistant aux réunions du comité de direction et du conseil», soutient M. Somers.

Les trois stagiaires recrutés sont d'ailleurs restés au sein de l’entreprise. L’un d’eux s’occupe de métadonnées, tandis qu’un autre fait migrer les systèmes de l’entreprise familiale dans l’informatique en nuage.

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