La licorne canadienne qui porte des milliers d'entrepreneurs

Publié le 29/08/2017 à 16:12

La licorne canadienne qui porte des milliers d'entrepreneurs

Publié le 29/08/2017 à 16:12

Par lesaffaires.com

Compétitient d'entrepreneuriat «Beastmode a business». (Shopify)

Vedette techno nationale, Shopify permet à des milliers de personnes de se lancer en affaires. Focus.

Jack McCarthy a pu financer ses études sans s’endetter en écoulant sur internet des chandails de Noël trouvés dans des magasins vintage, après avoir eu la bonne idée de multiplier par cinq le prix d’achat. À l’instar de cet étudiant de 22 ans, l’entreprise canadienne à croissance fulgurante Shopify (SHOP) a aidé des «centaines de milliers» d'autres entrepreneurs à démarrer sur internet, s’ébahit Bloomberg dans un récent article.

«Que vous vendiez en ligne, sur les réseaux sociaux, en magasin, ou depuis le coffre de votre voiture, Shopify vous accompagne partout», résume la plateforme de commerce électronique sur la page d’accueil de son site. 

Pas besoin de compétence technique, il suffit d’établir sa marque avec un nom de domaine personnalisé et sa propre boutique web, de gérer les canaux, les commandes et les tendances via un système centralisé.

«Du marketing et des paiements, aux transactions sécurisées et à l’expédition», Shopify promet de s’occuper de tout.

Résultat, la société compte plus de 500 000 détaillants en ligne et, moins de trois ans après son entrée en Bourse, enregistre une capitalisation de marché de 12 milliards de dollars canadiens. De quoi tutoyer Twitter. Évoluant ainsi dans l'enclos des «licornes», le terme consacré aux start-up valant plus d'1G$. Tandis que son rendement boursier a été 3 fois supérieur à celui de Facebook ou de Netflix sur la même période ayant suivi leur arrivée sur les marchés actions.

La simplicité

«La thèse de Shopify est assez simple», souligne Bloomberg : tout le monde peut entreprendre grâce aux outils de la techno et plus leurs ventes prospèrent «plus Shopify récoltent de l’argent par l’intermédiaire des commissions sur les transactions et des abonnements plus coûteux».

C’est que le fondateur de l’entreprise, Tobi Lutke, un développeur allemand de logiciels, a l’expérience du terrain puisqu’il avait tenté de monter son propre magasin de planches à neige. Il avait alors compris que des outils simples à utiliser n’existaient pas encore pour l’e-commerce au début des années 2000.

Depuis, «tout un écosystème s’est développé autour de Shopify, tout comme celui entourant Amazon», rappelle Bloomberg. Des développeurs de par le monde ont élaboré des centaines d’applications que les commerçants pourraient utiliser pour leurs échoppes, du convertisseur de la pointure d’une chaussure aux systèmes de contrôle de la chaîne d’approvisionnement.

Sans oublier une nuée de consultants en tous genres. Comme l’agence de web design Growth Spark, presque exclusivement dédiée aux utilisateurs de Shopify. «L’équipe a triplé et l’agence a signé des clients aussi prestigieux que Bose», souligne l’agence financière.

Naturellement, des personnes mal intentionnées sévissent aussi grâce à ces somptueux outils, courcircuitant des distributeurs en ligne et menaçant les consommateurs à coups d’augmentations de prix imminentes.

Ce phénomène semble moins néfaste pour la réputation de Shopify que pour Amazon ou Ebay car la techno ontarienne n'est pas une place de marché où se concentrent les détaillants.

Concurrence intense

Mais la concurrence fait tout autant rage et il ne faut pas compter sur Shopify pour détailler le nombre d’e-commerçants qui jettent l’éponge chaque mois.

«Il est raisonnable de dire qu'en moyenne, des milliers d’entrepreneurs s'inscrivent et que des centaines disparaissent», ajoute Bloomberg.

Certains vendeurs surfent sur une tendance, comme par exemple avec l’offre de lunettes spéciales pour l’éclipse solaire. Ce qui laisserait sous-entendre que le succès de Shopify repose sur de l’éphémère.

L'entreprise soutient que tout magasin infructueux est une opportunité de croissance.

«Beaucoup de nouveaux utilisateurs de Shopify commencent à essayer de gagner de l’argent rapidement en capitalisant sur une tendance», confie dans l’article le directeur financier, qui ose espérer que cette expérience les conduit à des pratiques mieux structurées. «Le capitalisme a tendance à fonctionner».

Reste à voir si Shopify pourra maintenir son rythme de croissance soutenu (+70%) grâce aux bonnes affaires de ses utilisateurs.

Or les exemples de réussite ne manquent pas pour l’instant, les commerçants en ligne, aussi artisanaux soient-ils, vendent pour des milliards de dollars de marchandises chaque mois. De succès en succès, certains de ces e-vendeurs parvennient même à ouvrir des magasins de briques et de ciment.

 

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