JCCFQ: la chambre de commerce sans veston ou carte d'affaire

Publié le 20/09/2019 à 14:32

JCCFQ: la chambre de commerce sans veston ou carte d'affaire

Publié le 20/09/2019 à 14:32

Par Catherine Charron
Des jeunes femmes et de jeunes hommes rigolent

La Jeune Chambre de Commerce des Femmes du Québec lance sa saison d'activités et prépare un annuaire de conférencières. (Photo: Paméla Lajeunesse - Paméla Photographe)

En dévoilant sa nouvelle identité visuelle lundi dernier lors du lancement de ses activités 2019-2020, la Jeune Chambre de Commerce des Femmes du Québec (JCCFQ) a franchi une étape de plus dans sa mission de faire rayonner le savoir-faire des femmes de la relève.

Cette communauté a été mise sur pied suite à un constat fait par l’instigatrice de la JCCFQ, Claire Tousignant, alors qu’elle collaborait à un événement de mise en valeur de start-up canadienne de l’entertainment en Chine au début de 2018.

« J’ai vite réalisé que tous les représentants des entreprises invitées étaient des hommes, et j’étais surprise de voir que même dans le domaine de la culture il n’y avait pas plus de femmes PDG », se remémore-t-elle.

Cette observation anecdotique témoigne d’un déséquilibre bien ancré au pays. En 2016, Statistique Canada rapportait que 56,8 % des conseils d’administration étaient entièrement masculins, tandis que les résultats de l’Enquête sur le financement et la croissance des petites et moyennes entreprises de 2017 indiquaient que 16 % des PME canadiennes étaient détenues par des femmes.

Après avoir sondé son entourage, et confirmé ses impressions, Claire Tousignant s’est mise à plancher sur une manière différente de permettre aux femmes de la relève de gravir plus rapidement les échelons. En juillet 2018, la Jeune Chambre de Commerce des Femmes du Québec était créée.

Dès ses débuts, ce nouveau réseau a interpellé une centaine de femmes âgées entre 18 et 40 ans de tous les secteurs d’activités.

Depuis, plus d’une centaine d’autres s’y sont jointes, de même que des membres corporatifs comme Ivanhoé Cambridge et des membres associés, qui sont des hommes de tous âges ou des femmes qui ont dépassé le cap de la quarantaine.

Une chambre de commerce au « féminisme ouvert et inclusif »

Pourquoi donc accueillir dans ce réseau de jeunes femmes des membres qui ne le sont pas ? Car Claire Tousignant, qui travaille chez MASSIVart et siège à son conseil d’administration avec deux autres femmes et trois hommes, et son équipe sont convaincues de la force de la mixité des points de vue.

Assise aux premières loges, la PDG de la JCCFQ peut témoigner du fait que, dans les dernières années, «l’entreprise a doublé d’effectifs et de chiffre d’affaires chaque année ».

Elle s’explique cette réussite non seulement à cause du modèle d’affaire, mais aussi grâce à « des perspectives différentes à la table de décision ».

Ces membres associés permettent notamment aux autres « de gagner en savoir, en réseau, et en expertise à travers » ces personnes aux parcours et aux expériences différentes.

La JCCFQ s’adresse aussi à des travailleurs et travailleuses de secteurs souvent peu représentés dans les chambres de commerce traditionnelles, comme celui de l’éducation et de la santé.

« À peu près la moitié des membres n’ont jamais fait partie d’une chambre de commerce auparavant, si ce n’est pas plus », estime-t-elle.

Des membres impliquées

La JCCFQ souhaite créer au sein de son organisme des liens forts entre ses membres, dans un environnement « décomplexé et relaxe », illustre Annie Leclerc, membre du CA et responsable des communications.

Pas besoin donc « de carte d’affaires et de veston » pour participer aux activités de réseautage de l’organisme, qui mise sur le contact humain pour remplir sa mission, soutient Marie-Eve Bourret, la secrétaire du CA.

Et cet esprit de communauté transcende à travers chacune des couches de l’organisation, qui a voulu repenser le modus operandi du réseautage traditionnel.

En effet, le CA, qui est bénévole, ne s’occupe que des activités de lancement et de clôtures des saisons d’activités.

Ce sont donc aux membres d’organiser les rencontres mensuelles, ce qui leur permet à la fois de gagner de la visibilité au sein même du groupe, mais aussi de proposer des activités qui rejoignent les différents centres d’intérêt.

Faire miroiter le talent

L’équipe du JCCFQ travaille sur un annuaire de conférencières composé de ses membres qui sera mis en ligne en novembre 2019, « pour souligner leur première année complète d’activités », dit Claire Tousignant.

Leur nouvelle identité visuelle est une étape de plus dans la création de leur site web, qui devrait être lancé en février 2020.

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