Voici comment un réseau d'aide par les pairs a émergé chez Normandin Beaudry

Publié le 30/05/2022 à 07:30

Voici comment un réseau d'aide par les pairs a émergé chez Normandin Beaudry

Publié le 30/05/2022 à 07:30

Par Catherine Charron

«Ce programme fonctionne parce qu'il a été pensé «par et pour les employés», croit son instigatrice, Annie Malo. (Photo: Charles Deluvio pour Unsplash)

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RHÉVEIL-MATIN. Il y a de ces collègues vers qui, sans trop savoir pourquoi, on se tourne naturellement lorsqu’on est en panne de motivation, qu’on se sent dépassé ou qu’on peine à être structuré. Dans certaines entreprises, des réseaux d'aide par les pairs sont carrément organisés autour d'eux, afin que l’ensemble du personnel puisse profiter de leur bienveillance.

C’est ce qu’ont fait les employés de la firme-conseil en rémunération globale Normandin Beaudry. Depuis le début de la pandémie, le programme Tandem a identifié 25 de ces personnes prêtes à donner un coup de main à leurs 300 autres coéquipiers dans le besoin.

«Des duos se sont formés pour aider des gens à passer à travers la parentalité — de jongler avec ça et sa carrière — d’autres se partagent des trucs de course. La bienveillance va au-delà de la santé mentale», illustre l’instigatrice du projet, Annie Malo.

Elle a constaté qu’un tel «réseau naturel interne» existait déjà dès ses premiers jours passés au sein de la firme-conseil. En «rendant visible l’invisible», elle souhaitait d’une part s’assurer que tous puissent en bénéficier, mais aussi que ces champions du bien-être aient droit à du soutien.

Flanquée de son comité, Annie Malo a plaidé sa cause — difficile à refuser, dit-elle en riant — devant la direction, qui a donné son aval et accordé un budget pour organiser des formations.

«On est très “bottom up” comme culture. C’est rare que les initiatives des employés ne soient pas acceptées. […] J’ai peu de comptes à rendre, car ça va bien, et j’ai eu un coup de main du marketing pour faire une vidéo de lancement de présentation de Tandem», raconte la conseillère principale en assurance collective.

Ce programme fonctionne parce qu'il a été pensé «par et pour les employés», et qu’il est porté par des ambassadeurs parmi les différents bureaux de l’entreprise, croit Annie Malo. Certes, Tandem a eu droit à un coup de pouce des ressources humaines et de l’équipe Santé de Normandin Beaudry lorsque nécessaire, concède-t-elle, mais il ne leur a pas été imposé.

Cependant, le bien-être des employés ne peut reposer que sur cet acte de bienveillance uniquement, nuance l'instigatrice: «C’est un des outils disponibles. C’est important en santé mentale et organisationnelle d’avoir plusieurs portes d’ouvertes pour répondre aux besoins différents».

D’autant que ce réseau d’aide, doit-on le rappeler, est constitué des pairs. Si le besoin de l'individu va au-delà de ce que son collègue peut lui apporter, ce dernier lui propose de poursuivre la discussion avec un autre de ses acolytes, ou le réfère tout simplement au programme d’aide aux employés, ou au service de télémédecine offert par l’employeur.

Pour préserver l’état des 25 personnes au cœur sur la main, Tandem organise régulièrement des rencontres dans lesquelles ils peuvent échanger et partager les histoires parfois plus difficiles qui leur sont confiées, toujours en respectant la confidentialité.

«On les appuie dans ce qu’ils font pour contribuer au bien-être des autres. On leur donne du soutien, de la formation, du codéveloppement, on crée une communauté autour de ça».

Sur leurs heures de travail, ces divers salariés bienveillants nommés par leurs pairs sont invités à écouter et à conseiller leurs coéquipiers, en fonction de leur champ d’expertise. Tandem ne se limite toutefois pas qu’à eux pour aider le reste de l'entreprise.

«Une employée a reçu un diagnostic, mais aucun d'eux n’avait vécu ça. Par contre, on savait qu’une autre collègue en avait aussi eu un, donc on est allé vers elle […] comme on aurait fait avant que ce ne soit officialisé», rappelle Annie Malo.

Si pour elle, l’initiative est couronnée de succès, ce n’est pas parce qu’elle a atteint les objectifs de ses indicateurs de performance.

«La beauté c’est qu’on n’en a pas. Plusieurs font des tableaux de bord, mais on n’est pas là. On a plus une approche humaine. On fait des rencontres régulières et on prend le pouls, mais pas grâce à des indicateurs. On sait qu’on fait une différence dans la vie des gens».

Et une organisation qui souhaite implanter un programme similaire doit être alimentée par ce désir: «Je pense qu’il faut aller au-delà de faire quelque chose pour faire quelque chose. La santé des employés doit être au cœur des décisions d’affaires. Quand la culture d’entreprise se rapproche le plus possible que ça, c’est un facteur clé pour qu’une telle initiative soit réaliste et soit un succès».

 

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