Réapprenons à dire «non»

Publié le 07/10/2022 à 07:32

Réapprenons à dire «non»

Publié le 07/10/2022 à 07:32

Par Catherine Charron

Il n’est pas ici question de vous opposer à toutes demandes, à l’instar des bambins de deux ans, mais plutôt d'éviter de dire «oui» à tout prix.. (Photo: 123RF)

RHéveil-matin est une rubrique quotidienne où l'on présente aux gestionnaires et à leurs employés des solutions inspirantes pour bien commencer leur journée. En sirotant votre breuvage préféré, découvrez des astuces inédites pour rendre vos 9@5 productifs et stimulants.


RHÉVEIL-MATIN. Avez-vous de la difficulté à dire «non», que ce soit à votre collègue débordé qui vous demande de lui donner un coup de main, ou à un patron qui souhaite ajouter une tâche supplémentaire à votre assiette déjà bien chargée?

Attention, si en plus vous êtes captivés par votre emploi, vous avez plus de chance de vivre un épisode d’épuisement professionnel.

En effet, une étude de l’Université de Duke parue en 2021 indique que les répondants avaient une propension à «prendre avantage» des travailleurs passionnés et à les solliciter davantage que ceux qui ont moins le cœur à l’ouvrage.

Pourquoi? D’une part parce qu’ils tiennent pour acquis que ces individus se seraient de toute façon portés volontaires pour accomplir ce travail - souvent non rémunéré. De l’autre, parce qu’ils estiment que pour ces personnes passionnées, le simple fait de bosser est une «récompense» en soi, soulève Dina Denham Smith dans un billet pour le Harvard Business Review.

Afin d’aider les employés à éviter d’entièrement vider leurs batteries, la PDG de Cognitas propose trois stratégies qui leur permettront de décliner élégamment une offre, aussi alléchante puisse-t-elle être.

1. Repensez votre façon d’organiser votre agenda

Dans un premier temps, celle qui coache des dirigeants recommande de se demander ce qu’on ferait si nous n’avions aucune tâche à accomplir.

Par exemple, serait-ce de renouer des liens qu’on a laissés s’effriter parce que nous étions trop plongés dans notre boulot? Ou encore de recommencer à pratiquer une activité qui nous empêche de passer trop d'heures supplémentaires au travail ?

À ceux pour qui le travail génère malgré tout un sentiment d’accomplissement plus grand que toutes autres activités, Dina Denham Smith leur rappelle que pour bien performer, ils doivent se ressourcer. Se lancer le défi d’accorder plus de temps à sa vie personnelle «sera payant», estime-t-elle.

Dans votre agenda professionnel, incluez donc vos engagements personnels – voire vos heures de sommeil! – afin de les respecter, et de circonscrire dans le temps vos périodes de travail.

En ayant un portrait plus clair de vos disponibilités, vous saurez si vous pouvez, ou pas, accepter d’en prendre davantage sur vos épaules.

 

2. Calculez le coût du «oui»

Trop souvent, constate l’experte, une personne accepte d’en faire davantage sans réellement analyser ce qu’il lui en coûtera de mener à bien le projet. C’est pourquoi elle recommande de se poser une série de questions, et pourquoi pas de vous créer une grille d’évaluation, pour déterminer si vous avez les coudées franches :

A- Qu’allez-vous en tirer?

B- Avez-vous la latitude ou le temps nécessaire pour y parvenir?

C- Que devrez-vous mettre de côté pour l’accomplir?

D- Êtes-vous la seule personne en mesure de le faire?

E- Est-ce que ce projet vous permettra d’atteindre un objectif de longue haleine?

F- Votre refus vous causera-t-il préjudice dans une semaine, dans un mois ou dans un an?

 

3. Apprenez à dire non

Il n’est pas ici question de vous opposer à toutes demandes, à l’instar des bambins de deux ans. Dina Denham Smith vous invite à réapprendre à dire «non», à vous le réapproprier dans des situations moins stressantes, afin de le dire plus aisément lorsqu'on vous demandera de dépasser vos limites.

Lorsqu’un collègue vous approche, la fondatrice de Cognitas suggère de remercier l'autre personne d'avoir pensé à vous, mais de signifier que votre horaire est déjà bien chargé. Si la requête vient de votre patron, elle recommande plutôt de souligner l’intérêt que vous avez à donner un coup de main, tout en rappelant quelles sont vos tâches actuelles. Demandez-lui lesquelles pourraient être mises sur la glace, afin que cette nouvelle tâche plus urgente soit couronnée de succès.

Et, pourquoi pas, trouvez-vous un acolyte qui vous rappelera de cultiver un meilleur équilibre de vie. Cette personne «pourra vous remonter le moral s’il flanche, ou si vous êtes sur le point de retomber dans le panneau du "oui"» à tout prix, écrit l’experte.

 

 

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