Leçon de compassion par Michelle Williams

Publié le 27/09/2022 à 18:07

Leçon de compassion par Michelle Williams

Publié le 27/09/2022 à 18:07

Par Catherine Charron

Michelle Williams milite pour déstigmatiser les problématiques de santé mentale depuis 2013. (Photo: Getty Images)

Michelle Williams, qui chantait Say my name sur les ondes radio des années 2000 avec son trio RnB Destiny's Child, n’a pas caché sa surprise lorsqu’elle a constaté que le parterre de la salle Forum Québec était comble lors de son allocution à la 11e édition de C2 Montréal.

En effet, sa conversation ne concernait pas un sujet léger comme «comment trouver l’homme de sa vie», s’est-elle étonnée. C’est plutôt la santé mentale qui a meublé les 45 minutes de son échange avec Varda Étienne, auquel Sophie Grégoire Trudeau a fait une apparition plus qu’imprévue lorsque cette dernière l'a apostrophé. «Ça signifie quelque chose», s’est réjouie l'autrice du livre Checking In: How Getting Real about Depression Saved My Life... and Can Save Yours.

Ayant un trouble anxieux, dépressif, «et de légers symptômes de syndrome post-traumatique», celle qui milite pour déstigmatiser les problématiques de santé mentale depuis 2013 a dû suivre ses propres conseils lorsqu’en 2018, elle a mis les pieds dans un centre d’aide pour soigner son mal-être.

Ce n’est pas la scène qui l’a rendue dépressive, a-t-elle précisé, les premiers symptômes étant apparus dès l’adolescence. «Mais le succès ne guérit pas les traumas. Peut-être cela donne-t-il les moyens d'obtenir les ressources nécessaires pour en sortir. Ça peut surtout amplifier  [les symptômes]».

Or, cette étiquette ne la définit pas pour autant, martèle-t-elle. Michelle Williams recommande plutôt de se servir de ce diagnostic comme d'un tremplin, de le traiter comme une «donnée. Maintenant que je détiens cette information, que puis-je faire pour m’en sortir?»

D’autant que les problématiques de santé mentale sont bien plus répandus qu’il n’y parait, touchant une personne sur cinq. Interpellant les dirigeants présents dans la salle, «la dépression, le trouble bipolaire ou l’anxiété n’ont pas un look précis», a-t-elle rappelé.

Il est donc difficile de reconnaître le mal-être lorsqu’il foule le sol de nos espaces au travail. D’où l’importance de régulièrement s’enquérir de l’état d’esprit des collègues, amis ou membres de sa famille, surtout lorsqu’on observe un changement dans leur comportement.

Non pas pour tenter de leur remonter le moral, mais tout simplement pour tendre une oreille attentive, être une «personne rassurante (safe person), mais pas que pour les autres, pour soi aussi».

La conférencière a spécialement dédié aux convives de la gent masculine présente dans l'assistance ces derniers mots : «Messieurs, c’est ok de décrocher le combiné, et de demander aux hommes de votre entourage si tout va bien. […] Si vous remarquez que l’étincelle est éteinte, de demander si tout se passe bien. De dire que vous êtes là, de planter cette graine et de la laisser germer. Rien n’est pire que de marcher près d’un cubicule vide parce que la personne qui l’occupait a perdu espoir.»

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