Le temps appartient à ceux qui lisent vite

Publié le 03/01/2009 à 00:00

Le temps appartient à ceux qui lisent vite

Publié le 03/01/2009 à 00:00

La lecture rapide se trouve rarement dans le cursus de formation du parfait gestionnaire. Pourtant, ceux qui ont appris cette technique n'en reviennent pas de son efficacité. Si votre travail nécessite que vous lisiez des tonnes de documents, il n'est pas exagéré de dire que la lecture rapide pourrait vous faire gagner facilement quatre à cinq heures par semaine.

" La lecture rapide est une technique simple. Je me considère comme beaucoup plus efficace depuis que j'ai suivi le cours ", témoigne Luc Bernard, vice-président exécutif, service aux particuliers et aux PME, de la Banque Laurentienne.

M. Bernard, un client du Centre de lecture rapide (CLR), de Montréal, dit avoir multiplié par trois ou quatre sa vitesse de lecture, avec un taux de rétention de l'information de 95 %. Lire la même quantité de textes lui prend maintenant trois à cinq heures de moins par semaine. " Mais la technique n'est pas valable pour lire des rapports remplis de chiffres ", précise le banquier.

Pour établir le taux de rétention (ou de mémorisation), les formateurs font lire un texte d'environ 800 mots à leurs clients puis leur posent 10 questions pour mesurer ce qu'ils en ont retenu.

Un lecteur à vitesse normale lit environ 200 mots par minute. Après une formation de 26 heures réparties sur quatre jours au CLR, Serge Martin a fait passer sa vitesse de lecture de 250 à 750 mots par minute : " Ce cours est une des meilleures choses qui me soient arrivées sur le plan professionnel ", soutient le président des Grands Explorateurs qui fait aussi bénévolement la promotion des programmes de l'UNESCO sur le patrimoine mondial.

" Parfois, seulement 30 à 40 % du texte est important; la méthode nous apprend à ne pas perdre de temps avec le reste ", précise M. Martin, qui dit pouvoir appliquer cette méthode sans problème à la lecture sur écran d'ordinateur.

Rapide, mais pas trop tout de même

Carole Lemay a suivi le cours au CLR, mais elle n'a pas aimé. " J'ai trouvé ça... trop rapide; ça enlève tout le plaisir de lire ", a déclaré la présidente de Cité Boomers, de Longueuil, une entreprise qui gère un portail Web destiné aux baby-boomers.

Elle a ensuite suivi le cours des Séminaires de lecture rapide Daniel Gagnon, de Québec, qui utilise une autre approche, et elle l'a nettement préférée. Elle lit maintenant entre 600 et 700 mots par minute, alors que CLR lui proposait plus de 1000 mots par minute. " À cette vitesse, on perd l'âme de l'auteur; ce n'est plus intéressant, insiste la webéditrice, qui reçoit plus de 300 courriels par jour. La méthode de CLR est plus compliquée que celle de Daniel Gagnon, et il y a donc plus de risques d'abandonner en chemin. "

Car il n'y a pas que la vitesse qui compte. Michael Carpentier est doué : avant même d'avoir suivi un cours de lecture rapide, il lisait deux fois plus vite que la moyenne, soit 400 mots par minute. Après avoir suivi le cours de Daniel Gagnon, il est passé à plus de 650. " Avant de suivre le cours, mon taux de rétention était de 75 %, comparativement à plus de 90 % maintenant. Ça aussi, ça compte ! " lance l'associé principal de Zengo, une agence de stratégie et de positionnement Web de Québec.

" Je ne comprends pas pourquoi il n'y a pas plus de gestionnaires qui suivent un cours de lecture rapide. Cela devrait être offert dans les écoles de gestion ", pense M. Carpentier.

DEUX MÉTHODES DE LECTURE RAPIDE

Quelle est la différence entre la lecture à vitesse normale et la lecture rapide ? En simplifiant, disons qu'en lecture normale, on lit dans sa tête comme si on lisait à voix haute, en prononçant toutes les syllabes, ou presque. Avec la lecture rapide, on n'articule pas les mots mentalement, on ne fait que les marmonner.

Il existe deux méthodes de lecture rapide :

> celle d'Evelyn Wood, qui a " inventé " la lecture rapide et qui préconise l'utilisation du doigt qui glisse sur le papier (ou le curseur sur l'écran d'ordinateur) pour entraîner l'oeil;

> celle de l'ingénieur français François Richaudeau, développée après celle de Mme Wood, qui rejette l'utilisation du doigt, estimant que cela ralentit le processus de lecture. Au Québec, la méthode Wood est de loin la plus enseignée.

( REPÈRES )

D'où viennent les méthodes de lecture rapide ?

C'est à l'Américaine Evelyn Wood qu'on doit la lecture rapide. En 1945, elle présente un travail de maîtrise de 80 pages à un professeur qui le lit en seulement 10 minutes. C'était un lecteur rapide naturel. Impressionnée, elle part à la recherche d'autres lecteurs possédant cette aptitude. Elle en trouve une cinquantaine, qu'elle observe pour mettre au point une technique de lecture rapide, qu'elle enregistrera sous le nom de Reading Dynamics.

dominique.froment@transcontinental.ca

À la une

Il faut concentrer les investissements en R-D, dit le Conseil de l’innovation du Québec

24/04/2024 | Emmanuel Martinez

L’État devrait davantage concentrer les investissements en R-D dans certains secteurs, selon le Conseil de l’innovation.

Repreneuriat: des employés au rendez-vous

23/04/2024 | Emmanuel Martinez

REPRENEURIAT. Le taux de survie des coopératives est bien meilleur que celui des entreprises privées.

De nouvelles règles fiscales favorisent le repreneuriat familial

Édition du 10 Avril 2024 | Emmanuel Martinez

REPRENEURIAT. Elles devraient stimuler le transfert d'entreprise à des proches.