Des jeux vidéo pour entraîner le personnel

Publié le 03/01/2009 à 00:00

Des jeux vidéo pour entraîner le personnel

Publié le 03/01/2009 à 00:00

Par Didier Bert

Un client se présente à la réception d'un hôtel. L'employé le reçoit et lui indique sa chambre. Cette situation semble réelle, mais il s'agit en fait d'une simulation : l'employé, en formation, est assis devant un ordinateur, et le client n'est que le personnage d'un jeu vidéo créé par Virtual Heroes pour la chaîne d'hôtels Hilton.

Au cours du Sommet international du jeu vidéo de Montréal, en décembre, Jerry Heneghan, président de Virtual Heroes, une entreprise de Caroline du Nord, a présenté des applications de jeux vidéo que plus d'une entreprise rêverait d'utiliser.

Ces jeux dits sérieux sont utilisés par des organisations aussi diverses que PricewaterhouseCoopers, l'Armée américaine ou encore des hôpitaux. " À travers les jeux, les gens révèlent leurs capacités et leurs comportements critiques ", observe M. Heneghan.

Former par l'action (virtuelle)

Des entreprises intègrent les jeux vidéo à leur panoplie d'outils de formation, malgré les préjugés. " À une époque, vous ne pouviez pas utiliser le mot jeu. On devait parler de simulation ou d'entraînement ", constate Joseph Biglin, président de TrainingPort Strategies, une entreprise du Maryland spécialisée dans le conseil en utilisation des jeux sérieux. " Pourtant, le meilleur moyen d'enseigner est de former en faisant agir, en mettant le joueur en situation de s'engager. "

Ainsi, le centre médical de l'Université George Washington forme le personnel ambulancier au moyen de catastrophes naturelles virtuelles. Dans le jeu, un homme blessé rampe dans la rue. Le joueur établit un premier diagnostic en posant des questions au blessé, puis il lui apporte les premiers soins.

Quant aux soldats de l'armée américaine, ils complètent leur entraînement en analysant leurs performances dans une séance de jeu. Quand un soldat virtuel est tué, les données collectées par le jeu sont analysées.

L'étudiant découvre s'il était trop éloigné du reste de la troupe ou s'il a fait preuve d'imprudence.

De leur côté, les Forces canadiennes utilisent des jeux sérieux pour remplacer certains entraînements. L'armée canadienne dispose de plusieurs jeux vidéo qui simulent une bataille urbaine, l'utilisation d'un char d'assaut ou encore le saut en parachute.

" Cela prend tellement moins de temps de simuler un saut en parachute que de faire décoller, revenir et repartir un avion pour exécuter des sauts réels ", constate le capitaine Jeremy McDonald, chef du Développement des capacités dans les Forces canadiennes. Le temps gagné et le matériel économisé font faire de grandes économies à l'armée.

Le contexte est idéal pour accroître l'utilisation des nouvelles technologies dans l'armée canadienne : les baby-boomers sont en fin de carrière, les recrues connaissent les jeux vidéo, et moins d'équipement militaire est disponible pour les entraînements en raison de la guerre en Afghanistan.

De vieux jeux... adaptés

Au Québec, les établissements d'enseignement ont déjà l'habitude de faire jouer leurs étudiants à des fins pédagogiques. Le Centre d'expertise et de recherche sur l'apprentissage à vie (SAVIE) a ainsi créé six plateformes sur lesquelles les enseignants créent eux-même des jeux en moins d'une heure. Le Tic Tac Toe, le jeu de l'oie ou encore le Trivial Pursuit sont utilisés comme coquilles vides, prêtes à être remplies des questions posées par les enseignants ou les formateurs en entreprise. Lors de son 250e anniversaire, Bell a ainsi utilisé un jeu pour mieux faire connaître l'histoire de l'entreprise à ses employés, rappelle Louise Sauvé, professeur à la Télé-Université du Québec et directrice du SAVIE.

Les enseignants ont déjà créé des centaines de jeux personnalisés (sur le site www.savie.qc.ca). L'application est hébergée sur le Web. Les jeux sont offerts en français, en anglais, en espagnol et en grec, selon la langue du formateur.

lesaffaires.redaction@transcontinental.ca

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