Des ex-employés du Cirque attendent à cause d'une impasse fiscale

Publié le 11/03/2021 à 11:49

Des ex-employés du Cirque attendent à cause d'une impasse fiscale

Publié le 11/03/2021 à 11:49

Par La Presse Canadienne
Un chapiteau du Cirque

Il y a toujours une impasse entourant l’interprétation des sommes qui doivent en principe être distribuées. (Photo: Graham Hughes pour La Presse canadienne)

Le feuilleton judiciaire du transfert de la propriété du Cirque du Soleil a peut-être pris fin en novembre dernier, quelque 1500 anciens employés canadiens de la troupe ignorent toujours le dénouement des négociations à propos d’un fonds destiné à les aider. 

Il y a toujours une impasse entourant l’interprétation des sommes qui doivent en principe être distribuées à travers l’enveloppe de 15 millions $ US proposée par les nouveaux propriétaires de l’entreprise de divertissement. 

Selon l’Agence du revenu du Canada (ARC), les 3000 $ US proposés aux ex-travailleurs constituent un revenu et non un don, ce qui viendra influencer les prestations réclamées en vertu du Programme de protection des salariés (PPS). Menés par la firme torontoise Catalyst Capital Group, les nouveaux propriétaires du Cirque estiment qu’il s’agit d’un geste de bonne foi et non de montants qui doivent se retrouver dans les poches du gouvernement fédéral. 

« Les parties (…) travaillent activement à régler les enjeux juridiques et fiscaux relatifs dans le but d’effectuer la distribution le plus rapidement possible », a expliqué dans un courriel Martin Rosenthal, représentant de la firme Ernst & Young, nommée contrôleur lorsque le Cirque s’est tourné vers la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies (LACC). 

Cette décision, annoncée en juin dernier, s’était notamment soldée par le licenciement de 3500 personnes. Lourdement endettée, l’entreprise n’était plus en mesure de générer des revenus après avoir été contrainte d’annuler ses 44 spectacles dans le monde en raison de la pandémie de COVID-19.

Le Cirque, Ernst & Young, l’ARC ainsi qu’Emploi et Développement social Canada (ESDC) n’ont pas été en mesure de fournir à La Presse canadienne les détails sur les aspects qui achoppent. ESDC s’est limité à dire qu’environ 1400 ex-travailleurs de l’entreprise de divertissement avaient jusqu’ici présenté des demandes afin d’obtenir des paiements en vertu du PPS. 

« Nous continuons de suivre la situation de près et nous espérons un dénouement positif pour nos employés », a souligné la porte-parole du Cirque, Caroline Couillard, dans une déclaration. 

En octobre dernier, le juge Louis Gouin, de la Cour supérieure du Québec, chargé de superviser le processus judiciaire, n’avait pas caché son étonnement par rapport au blocage et avait exhorté à maintes reprises les parties à trouver un terrain d’entente. 

Les créanciers menaçaient alors de retirer le fonds d’indemnisation proposé aux salariés canadiens ayant perdu leur gagne−pain. 

« L’objectif est de mettre rapidement de l’argent dans les poches des employés », avait notamment lancé le juge Gouin, dans le cadre d’une audience visant à finaliser les procédures. 

Plus de quatre mois se sont écoulés depuis. 

Certains anciens employés contactés par La Presse canadienne ont estimé avoir été bien épaulés par le Cirque et Ernst & Young après avoir été licenciés, notamment afin de faire appel au PPS. 

Mais même après avoir déniché du boulot ailleurs, ils se demandent où en sont les procédures. Catherine Jacques, qui était gestionnaire de la planification et de la négociation des spectacles de tournée au Cirque avant de perdre son travail en raison de la crise sanitaire, est du nombre. 

« C’est sûr que le 3000 $ US par personne aurait été un petit baume que tout le monde apprécierait, a expliqué celle qui est maintenant directrice au développement chez Flip Fabrique. C’est dommage de voir les deux parties campées sur leur position. Plusieurs ex-employés ne pensent pas voir la couleur de cet argent. » 

Une autre employée, qui a préféré ne pas être nommée puisqu’elle espère pouvoir se retrouver un travail dans le secteur du divertissement et potentiellement revenir dans le giron du Cirque, a abondé dans le même sens.

Mise à pied en avril dernier, elle s’attendait à ce que le dossier soit réglé à la fin de la dernière année.

« Ce qui est le plus dérangeant, c’est de ne pas savoir si cela (le versement de l’argent) arrivera ou pas puisque cela ferait une différence pour le quotidien de certains qui attendent toujours que les arts de la scène reprennent », a-t-elle dit au cours d’un entretien téléphonique. 

Les nouveaux propriétaires du Cirque s’étaient engagés à injecter jusqu’à 375 millions $ US en plus de maintenir le siège social de la compagnie à Montréal pour au moins cinq ans. Daniel Lamarre, qui avait été nommé président et chef de la direction en 2004, a conservé son poste même si le conseil d’administration a été remanié.

 

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