Bichonner ses employés, une approche payante

Publié le 05/11/2010 à 00:00, mis à jour le 04/03/2011 à 10:51

Bichonner ses employés, une approche payante

Publié le 05/11/2010 à 00:00, mis à jour le 04/03/2011 à 10:51

Pour faire en sorte que les nouveaux employés soient aussi porteurs de la culture, on ne recrute pas, on sélectionne, relate Chantal Westgate, professeure de comportement organisationnel et spécialiste des ressources humaines de l'Université McGill. CIMA+ cherche des candidats entreprenants et responsables. " Pour travailler chez nous, il faut aimer prendre des décisions, dit le pdg. Ça ne me dérange pas que les gens se trompent, s'ils apprennent de leurs erreurs. Mais tout le monde n'est pas à l'aise avec cette approche. "

La confiance, une valeur primordiale

On remarque que la confiance compte parmi les valeurs les plus importantes chez les meilleurs employeurs. Celle-ci peut se traduire par le fait de laisser les gens agir et de les juger sur leurs résultats, comme le fait CIMA+. Selon Mme Westgate, les jeunes souhaitent plus d'autonomie et sont particulièrement sensibles à cette approche. Le micromanagement n'a plus la cote.

La confiance s'établit notamment par la communication et la transparence. Le dialogue est un pilier de la culture d'Aéroplan. " Nous expliquons nos objectifs, notre stratégie et nos résultats, bons ou pas, affirme Nicole St-Pierre. C'est essentiel pour que les gens aient la conviction de contribuer, de se démarquer. "

De fait, le personnel se sentira valorisé si on sollicite sa participation. Les employés d'Aéroplan sont regroupés en équipe avec à leur tête un " champion ". Ce dernier a pour mission d'organiser des séances de remue-méninges pour améliorer le milieu de travail de l'équipe. Toutes les six semaines, les champions rapportent le fruit de ces séances aux responsables des ressources humaines pour voir quelles suggestions pourront être implantées. " On a bénéficié de 80 initiatives cette année ", dit Mme St-Pierre.

L'entreprise de contenants métalliques brésilienne Brasilata pousse l'idée encore plus loin en rassemblant ses employés autour du concept qu'ils sont tous des inventeurs. Lorsqu'une personne est embauchée, elle signe un contrat dans lequel elle s'engage à innover. En plus d'être valorisée, elle est concrètement mise au défi d'améliorer le produit de l'entreprise. En 2009, chaque employé générait en moyenne 180 idées et plusieurs d'entre elles ont été retenues.

Quant à la rémunération, elle est moins déterminante qu'on pourrait le croire. Sans pour autant être négligeable, évidemment. " Les gens doivent être convaincus d'être payés équitablement, précise Alain Gosselin, de HEC Montréal. Si on vous dit que vous êtes important, mais qu'on ne vous paie pas bien, ce n'est pas cohérent. "

Mme Westgate pense qu'il est plus rentable de miser sur l'innovation pour être concurrentiel. " Et pour cela, il faut des gens. Deux entreprises peuvent recourir à la même technologie, mais ce qui fait le succès, c'est la culture d'entreprise. Cela ne se copie pas. " Alors, si l'objectif d'une entreprise est de se démarquer de ses concurrents pour faire des profits, qu'elle mise sur ses employés.

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