Comment Air Transat a établi une première québécoise à l'aéroport de Montréal


Édition du 07 Juin 2014

Comment Air Transat a établi une première québécoise à l'aéroport de Montréal


Édition du 07 Juin 2014

Le démantèlement s’est déroulé à l’aéroport de Mirabel en juin 2013. Objectif numéro un : réutilisation.

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Quand le directeur principal, durabilité et amélioration des affaires d'Air Transat s'est retrouvé avec deux vieux avions Airbus A310 sur les bras, il a eu une grosse surprise. «Je pensais qu'on lancerait simplement un appel d'offres pour leur démantèlement, que quelques entreprises se pointeraient et voilà, dit Keith Lawless. J'ai été choqué de constater qu'il n'y avait pas de services du genre au Québec... Nous sommes l'un des trois pôles d'aviation du monde !»

L'entreprise aurait pu confier ses avions à une entreprise étrangère, mais les pratiques en cours ne la réjouissaient pas. «Il arrive que certaines parties d'avions soient démantelées en Chine par des enfants, explique Keith Lawless. Parfois, les carcasses finissent dans des dépotoirs en Californie. La seule manière de contrôler ce qui serait fait, c'était d'oeuvrer au Québec.»

Air Transat s'est assurée que les normes américaines de démantèlement Aircraft Fleet Recycling Association seraient respectées. Elle a lancé un appel d'offres à l'échelle québécoise et quatre entreprises y ont répondu, dont une seule satisfaisait les exigences, Recykinfo. «Nous n'avions jamais démantelé de gros porteurs en entier. Par contre, nous savions comment recycler des ailes, des trains d'atterrissage et des moteurs d'avion», explique Ron Haber, président de l'entreprise de Saint-Jean-sur-Richelieu.

Bonne planification

À partir de la décision d'aller de l'avant, le processus s'est étalé sur un an. La planification précise des étapes s'est échelonnée sur trois semaines. Et combien de temps faut-il pour démanteler un avion ? Un jour. Donc, deux pour deux avions. L'opération s'est déroulée à l'aéroport de Mirabel en juin 2013. Aucun hangar n'étant disponible, on a procédé à l'extérieur. Aéroports de Montréal a suivi le démantèlement de près, afin qu'aucune pièce ne s'égare sur les pistes adjacentes, toujours utilisées.

Des débouchés pour les composants avaient été prévus. Objectif numéro un : réutilisation. Les deux moteurs et les sièges des passagers ont pu être remis à neuf pour être utilisés par Air Transat sur d'autres appareils A310, tandis que d'autres sièges et du matériel électronique ont été revendus. Parmi les matériaux recyclés, on compte la carlingue en aluminium de 93 tonnes et quelque 3 000 livres de pneus ! On a même revendu le carburant des réservoirs. L'École Polytechnique de Montréal et à l'École de technologie supérieure ont été consultées pour trouver des débouchés à certains matériaux.

Au total, on a récupéré 87 % de l'avion. «Au départ, j'estimais que ce serait 60 %. La référence, basée sur le projet pilote Pamela d'Airbus, était de 85 %, dit Keith Lawless. Alors, on est vraiment satisfaits.»

Naissance d'une nouvelle division, Aérocycle

Si Air Transat ne s'était pas fixé de budget précis (on visait à ce que ce soit «le moins cher possible»), elle en a finalement tiré des bénéfices, et ce, malgré un cours de l'aluminium très bas sur les marchés. Autre impact de taille, Recykinfo a documenté le processus de démantèlement en plus de créer une nouvelle division, Aérocycle. «Environ 12 000 avions dans le monde devront être démantelés dans les 20 prochaines années, rapporte Keith Lawless. Montréal a ainsi acquis tout un pôle d'expertise. Ça faisait aussi partie de nos objectifs de départ. Maintenant, nous pouvons dire que nous savons comment démanteler un avion... Et ça, y'a pas grand monde qui peut dire ça !»

87 - Au total, 87 % des deux vieux Airbus A310 ont été récupérés dans le projet d’Air Transat. Les moteurs et les sièges des passagers ont été remis à neuf, le matériel électronique a été revendu et la carlingue et les pneus ont été recyclés.

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