BLOGUE. J’ai été impressionnée par l’entrepreneur derrière les produits nettoyants écologiques Attitude (de l’entreprise Biospectra). Jeune entrepreneur de 33 ans, passionné, dévoué et motivé, Jean-François Bernier a toutes les qualités pour devenir un leader de la relève au Québec.
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Peur du succès ? Jamais. Jean-François voit grand et a vu grand dès le début. Est-il gêné par son succès ? Aucunement.
« C’est maintenant ou jamais »
Après avoir bossé trois ans pour Bombardier à Berlin (Allemagne) et à Pittsburgh (Pennsylvanie), Jean-François a eu l’appel. « Je savais que je voulais avoir mon entreprise et je me disais, c’est maintenant où jamais parce que quand on attend, on devient trop confortable avec la stabilité d’un emploi et plus particulièrement avec ses avantages indirects », explique-t-il.
C’est ainsi que Jean-François et son associé de l’époque, Benoit Lord, ont visité plus d’une cinquantaine d’entreprises à vendre avant d’en choisir une poignée pour commencer les démarches. « Notre histoire est un exemple classique d’une PME qui n’avait pas de relève. Le couple qui possédait Biospectra voulait vendre, car ils commençaient à vieillir et n’avaient personne pour prendre les rênes. »
Pas aussi facile que ça peut paraître
Jean-François, qui gère l’entreprise seul depuis que Benoit a quitté il y a moins d’un an, précise qu’une fois l’entreprise trouvée, le travail ne faisait que commencer. « Nous avions choisi trois entreprises potentielles et à un certain point, j’étais certain que tout allait tomber à l’eau. Mais j’ai toujours un plan B. Je misais donc d’abord sur Biospectra, mais je me gardais d’autres options. »
L’émotion était au rendez-vous lors des négociations. « Les gens deviennent émotifs lorsqu’ils vendent leur entreprise, et avec raison. Ils ont travaillé toute une vie pour la bâtir et le montant offert est souvent moins élevé qu’ils souhaiteraient. Mais c’est la vie. Il faut faire attention de ne pas trop se laisser emporter par l’émotion quand on achète une PME. »
Malgré tous les hauts et les bas associés à l’achat de l’entreprise, les deux entrepreneurs, alors âgés de 29 ans, étaient plus motivés que jamais à faire grandir Biospectra. Il faut comprendre qu’à l’époque, Biospectra ne fabriquait qu’un produit, un purificateur d’air naturel.
Jean-François et Benoit ont alors développé une ligne complète de produits nettoyants écologiques : des détergents de lessive, des liquides vaisselles, des nettoyants pour la salle de bain et pour la cuisine, et depuis peu, des couches jetables. Jean-François a plusieurs autres projets en tête, dont une ligne de produits de soins personnels, mais ne veut rien dévoiler pour le moment.
La particularité de son modèle d’affaires ? Tous les produits sont certifiés EcoLogo, un programme d'Environnement Canada, l’entreprise a un bilan de CO2 neutre et ils sont vendus dans plus de 15 pays !
D’ailleurs, conquérir le marché international est une stratégie que Jean-François et Benoit ont adoptée dès le début et qui a grandement contribué à leur croissance rapide (les ventes ont bondi de 2000 % en trois ans).
On pourrait être intimidé par Jean-François et tous ses diplômes (il détient un baccalauréat en ingénierie de l’Université McGill où il a également poursuivi des études en sciences économiques, une maîtrise en ingénierie financière de HEC et son Chartered Financial Analyst), il mange bio, il conduit une Prius et il s’habille principalement avec des marques québécoises. Mais Jean-François n’a pas une once de prétention. Je dirais même qu’il est inspirant de voir quelqu’un d’aussi déterminé à bâtir une entreprise dont les Québécois et Québécoises seront fiers.
