S'allier pour gagner en profondeur

Publié le 09/11/2013 à 00:00

S'allier pour gagner en profondeur

Publié le 09/11/2013 à 00:00

La maison d'édition européenne Dupuis (Spirou et Fantasio, Les Schtroumpfs, Boule et Bill) vient de s'associer à Frima Studio pour coproduire 104 épisodes télé de Petit Poilu et confier à l'entreprise de Québec tout le développement des jeux interactifs dérivés de la BD. Un projet de quelques dizaines de millions de dollars, mais, surtout, un partenariat devenu essentiel dans le monde de la télé destinée aux enfants.

«Quand les auteurs de Petit Poilu nous confient leur personnage, notre rôle n'est plus seulement de publier une BD. Il faut que le personnage existe sur toutes les plateformes où les enfants vont», explique le directeur général de Dupuis Audiovisuel, Léon Pérahia, qui a finalisé l'entente à Québec dans le cadre de l'événement Cartoon Connection, qui a attiré 200 diffuseurs et producteurs de 18 pays la dernière semaine d'octobre.

Dupuis, qui a été impressionnée par le savoir-faire de Frima dans les jeux vidéo notamment, voit une belle occasion de tester la complémentarité des deux entreprises, avec l'espoir d'un rapprochement plus étroit.

«On travaille beaucoup en coproduction pour les séries télé, pour des raisons de financement. Et quand on se rapproche de partenaires en pays étranger, ils apportent une vision de leur marché, lequel attend des choses différentes de ce que l'on perçoit en France», indique M. Pérahia.

«On ne peut plus évoluer seul dans le monde d'aujourd'hui», croit Scott Dyer, directeur technique de Corus Entertainment, qui exploite les chaînes Treehouse, Teletoon et YTV. Les partenaires d'ailleurs permettent d'ouvrir des portes hors du marché local, qui ne suffit plus à la rentabilité des productions.

L'ère du numérique a tout changé pour la production télévisuelle. Le système protectionniste qui a permis de créer une industrie florissante au Canada est révolu. Le financement des émissions se faisait par l'intermédiaire des droits de diffusion et des crédits d'impôt. Mais l'univers d'Internet, avec le concurrent Netflix qui ne verse aucune contribution pour le contenu canadien, pose une menace.

«Essayer de réglementer Internet serait rapprocher le Canada de la Corée du Nord : la réglementation n'est pas la solution», a dit M. Dyer aux participants de Cartoon Connection.

Le jeu pour stimuler l'engagement

Pour faire face à la nouvelle concurrence mondiale, il faut susciter l'engagement des jeunes à l'égard d'une émission, considère- t-il. Et pour cela, il faut créer des contenus sur toutes les plateformes.

«Le marché du jeu n'est pas si payant, mais il stimule l'engagement», souligne M. Dyer.

Sans avoir toutes les solutions au financement, il est convaincu à tout le moins de la nécessité d'aller chercher l'auditoire partout où il se trouve.

Dans le nouvel univers fragmenté, les produits de niche, nettement distinctifs, sont ceux qui auront les meilleures chances de succès, selon lui. «Le contenu traditionnel conçu pour plaire à la masse ne fonctionne plus.»

Un avantage qui reste aux chaînes de télé par rapport à Netflix est celui de pouvoir mettre en valeur des contenus particuliers.

«Sur Netflix, il y a tout. Mais comment je peux savoir quoi regarder quand tout est disponible ?» demande-t-il.

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