Pour en finir avec les stéréotypes


Édition du 20 Septembre 2014

Pour en finir avec les stéréotypes


Édition du 20 Septembre 2014

Par Premium

Ce que femme veut

Jennifer Merluzzi et Ronald Burt ont découvert que la réussite n’a plus le même sens selon que l’on est entrepreneure ou employée. Pour les entrepreneures, la réussite consiste à compter sur un vaste réseau de relations et à prendre leurs propres décisions. Les cadres supérieures, quant à elles, mesurent leur réussite à la reconnaissance dont elles jouissent et à l’influence qu’elles exercent. Pour les entrepreneures secondaires, la dimension la plus importante de la réussite, c’est la sécurité.

Les entrepreneures décrivent leur travail comme parfois stressant, mais elles apprécient le fait d’être maîtres de leur destinée – et parmi toutes les anciennes étudiantes sondées par Jennifer Merluzzi et Ronald Burt, elles sont les plus satisfaites de leur travail. Environ 20 % des diplômées de Booth qui ont travaillé à leur compte par intermittence se sont dit « pleinement satisfaites » de leur emploi à plein temps actuel ou de leur emploi le plus récent. Les entrepreneures primaires, qui ont toujours été à leur compte, étaient les plus heureuses de leur sort – 36 % d’entre elles se sont dit pleinement satisfaites.

Les entrepreneures primaires et les entrepreneures par intermittence étaient plus satisfaites de leur travail que les femmes employées. Parmi celles qui travaillaient pour un employeur, les plus heureuses étaient celles qui s’étaient hissées à des postes de direction : environ 18 % des femmes de ce dernier groupe se sont dit pleinement satisfaites. Les employées qui occupent des postes subalternes étaient beaucoup moins heureuses : seulement 9 % d’entre elles ont dit qu’elles étaient satisfaites de leur emploi.

Selon leur parcours de carrière, entrepreneures et employées ont exprimé diverses préoccupations. Les entrepreneures étaient plus perturbées par le conflit entre leurs valeurs personnelles et leurs valeurs professionnelles, et par le stress au travail. Les dirigeantes à temps plein ont dit être préoccupées par le manque de femmes d’expérience aux postes de direction. Pour réussir, elles avaient dû renoncer notamment à avoir du temps pour elles, une vie équilibrée et des relations significatives. Les entrepreneures relèguent tout cela au bas de leur liste – leur travail est par définition une affaire personnelle.

L’étude de Jennifer Merluzzi et Ronald Burt réfute la croyance traditionnelle selon laquelle les femmes n’ont pas de réseaux étendus et qu’elles dépendent principalement de leurs parents et amis pour bâtir leur entreprise. Les entrepreneures de l’enquête ont dit compter sur de vastes réseaux. Lorsqu’on les a interrogées sur leurs principaux contacts clients, les contacts conservés avec leurs camarades de promotion et leurs contacts les plus utiles pour appuyer leur carrière, les entrepreneures, toutes catégories confondues, ont indiqué qu’elles avaient beaucoup de contacts en dehors des milieux familiaux et professionnels, et qu’elles comptaient donc sur le genre de réseau étendu jugé essentiel à la réussite entrepreneuriale.

Les entrepreneures à plein temps, primaires ou par intermittence, avaient les réseaux les plus étendus, y compris des contacts éloignés. Les entrepreneures secondaires avaient des réseaux semblables aux non-entrepreneures, et comptaient davantage sur leurs contacts familiaux et professionnels. Les femmes qui dépendaient le plus de leurs parents et amis étaient celles qui ne faisaient plus partie de la population active salariée.

Nanette Byrnes est rédactrice en chef de Business Reports, une publication de Technology Review, société de média appartenant au Massachusetts Institute of Technology (MIT).

Ouvrage cité : Jennifer Merluzzi et Ronald S. Burt, « Creating Careers : Women’s Paths through Entrepreneurship », rapport de recherche (2013).

 

À la une

Le Parachute pour soutenir la santé mentale des entrepreneurs

Il y a 34 minutes | Emmanuel Martinez

L’initiative Le Parachute s'étendra dans tout le Québec, afin d’améliorer la santé mentale des entrepreneurs.

Justin Trudeau annonce de nouvelles mesures pour développer les services de garde

Il y a 7 minutes | La Presse Canadienne

Le gouvernement offrira aussi une exonération de prêt étudiant aux éducateurs de la petite enfance des régions rurales.

Services de garde: au tour de la FTQ de se plaindre des «faux-fuyants» de Québec

Il y a 32 minutes | La Presse Canadienne

Comme la CSQ, la FTQ affirme que même si Québec n’est pas prêt à déposer son offre salariale.